souvenirs...souvenirs... N°2
Cette première soirée, et durant longtemps, je dirai peux-être trois ou quatre mois, je ne pourrai pas le dire avec précision., nous avons dansé,. Il me faisait signe et j'accourrais dès-que démarraient les premières notes des chansons de l'époque. Uniquement les sloww, tangos, paso-doble et, parfois tcha-tcha-tcha.Lorsque démarraient les mambos et rock, il y avait toujours d'autres cavaliers qui me sollicitaient. Le plus souvent des amis ou cousins faisant parti du même groupe. J'étais plutôt bonne danseuse et les "bons gambilleurs' comme on disait, choisissaient soigneusement leurs partenaires . J'adorais le rock!!
Donc, pour les danses plus lentes, nous dansions, je dirai....tendrement, sans plus! Celà peut sembler long comme temps d'approche, mais il faut savoir que je n'allais, hélas, pas régulièrement au bal!
Robert, lui, avait dix-huit ans, et, je l'ai su plus tard, me trouvait trop jeune. Donc, parfois, j'avais le bonheur d'aller au bal et lui ne se trouvait pas ce soir là, au même bal! Lui, comme on disait alors, courrait les filles en compagnie de sa bande de cousins et d'amis!
Et, lorsque nos chemins, par chance se croisaient, j'étais là !!!!!..... et nous dansions! au fil du temps, de plus en plus rapprochés!
A l'époque, les bals n'avaient rien à voir avec les boîtes de maintenant. La partie musicale était assurée par un orchestre accompagné de ses chanteurs ou chanteuses : André Verchuren, Edouard Duleu etc....d'excellents orchestres et les jeunes se précipitaient dans les salles où ils se produisaient.Le bal; habituellement se terminait à 2 heures du matin. Comme par hasard, je n'avais pas la permission de rester jusqu'à la fin et devait partir à l'entr'acte! mon frère me ramenait alors chez nous, puis repartait. Imaginez ma rancoeur!
A cette époque , les mères accompagnaient leurs filles. Deux ou trois fois la mienne a fait l'effort de m'emmener danser, lorsqu'elle me voyait danser un Rock très énergique, elle me disait quand la danse était finie : viens pas te plaindre, après, si tu as mal à la tête! (j'ai toujours souffert de violentes migraines), puis à l'entr'acte retour à la maison! J'avais la "haine' à ce moment là!
Pourtant, avec le recul, je me dis qu"elle était debout depuis 11heures de la veille au soir, elle avait des raisons d'être fatiguée!
Petite précision, ces rares fois où ma mère était présente Robert me faisait signe comme à son habitude et nous nous arrangions pour danser, derrière la foule, de l'autre côté de la salle!
Il y avait, à Bordeaux : Le Casino. C'était l'Alhambra. Tout les dimanches après-midi, il y avait un bal dont l'entrée coutait très peu. Je pouvais y aller un petit peu plus facilement.
Evidemment, je devais partir vers six heures alors que le bal finissait à sept! Que je reste jusqu'à la fin n'aurait pourtant pas changé grand chose!!
Donc, un dimanche, comme dix-huit heures approchaient, j'entrepris de dire au revoir à notre petite bande, les embrassant l'un après l'autre.
Lorsque je suis arrivée à Robert, assis sur un banc, je me suis penchée pour l'embrasser sur la joue, comme les autres.
Et...
il a placé ses deux mais de chaque côté de mes joues et m'a attirée lê visage pour m'embrasser avec beaucoup de douceur sur les lèvres. J'ai bien dit, sur les lèvres, simplement!!! Je me suis redressée comme si de rien n'était, comme si c'était normal, j'ai tourné le dos et je suis partie, flottant sur un merveilleux petit nuage!
Dans la semaine suivante, sa nièce qui travaillait avec moi, m'informa que son oncle viendrait me voir à la sortie du travail. Autrement dit, enfin, un rendez-vous! J'avertis ma mère que je débaucherai une heure plus tard (il m'arrivait souvent de faire des heures supplémentaires) et.....
j'ai commencé à hanter les porches sombres et discrets pour, comme on disait : flirter avec bonheur!