Vous savez, que depuis pas mal de temps je me plonge avec délice dans mes souvenirs familiaux.
Chaque membre de notre famille a eu droit à ses quelques pages et peut-être qu'après les avoir relues et sûrement retravaillées et surtout corrigées je les ferai imprimer .
Pourquoi pas sous forme d'un livre. Les enfants avaient adoré le premier.
Le "hic" c'est qu'après avoir passé chacun au fil de ma "plume" je ne peux pas faire l'impasse sur moi -même et ça... c'est une autre histoire.
Pourtant finalement j'ai trouvé que c'était plutôt amusant bien que moins facile que de parler de mes enfants, petits-enfants .et même, arrière-petites-filles.....
Essayez de parler de vous-même, vous verrez, c'est encore plus compliqué que le devoir de Lakévio
En attendant ça vous fait un peu de lecture avant lundi !
Et moi ?
Eh ! bien , heu …
En ce qui me concerne, cette partie va, je le crains, être plutôt courte !
Essayez d’imaginer que vous deviez parler de vous-même !
Ce n’est pas vraiment évident !
Que dire ?...
Que je suis : je devrais dire que j’ai été la championne des chutes. Avec l’âge je suis devenue beaucoup plus prudente et moins impulsive !
Les marches d’escaliers … c’est traître ! Vous pensez qu’il n’en reste plus à descendre alors que vous en êtes seulement à l’avant…avant … avant dernière ce qui vous doit de les dévaller en tentant désespérément de vous rattrapper en battant des bras tel un oiseau qui prend vigoureusement son vol (la légèreté en moins) et envoie valser alentours toutes les piles de papier soigneusement rangées et triées par Eric qui venait de les couper au massicot.
J’avais ainsi parcouru plusieurs mètres, la tête en avant, cherchant désespérement à rétablir mon équilibre devant les yeux ébahis de nos garçons qui n’ont même pas eu le temps de réagir pour me rattraper !
Mais, au final, je ne me suis pas étalée, la machine offset m’a arrêtée.
Ce souvenir (et il n’est pas le seul sur le sujet) les amuse encore.
Il n’est pas rare lorsqu’il faut descendre ne fusse que deux ou trois marches que l’un ou l’autre m’avertisse :
-« Fais gaffe , Maman, il y a des marches » !
Je suis aussi, souvent la championne du quiproquo:
Au cours d’un repas familial, d’une conversation ….. il m’arrive fréquemment de m’absenter un instant pour faire un tour à la cuisine (ou autre chose) . Je tends donc l’oreille au maximum pour ne pas perdre le fil de la discusion (tout ce qui se dit à ma table m’intéresse fortement) mais… mon ouie commence à me jouer des tours : je n’entends plus comme avant.
Alors, parfois, (souvent) je reviens m’asseoir et je reprends la conversation sur le sujet que je suppose être toujours le même..
Sauf …que … entretemps, il y a belle lurette que la tablée a changé d’intérêt et mes paroles n’ont absolument plus aucun rapport avec le sujet initial et paraissent au minimum parfaitement incongrues !
S’ensuit un court silence avant que la tablée ne s’esclaffe bruyamment !
J’ai vu Lydie et Mumu pleurer de rire tellement ma phrase était comique sortie de son contexte !
Et je ne parle pas de fous-rires de vous tous !
Je n’utilise pas toujours l’outil ou l’ustensile qui convient pour faire les choses.
Je taille les fleurs avec les ciseaux plutôt qu’avec le sécateur…
Mumu m’a eu vue servir la soupe au vermicelle avec une écumoire, trancher viande ou gateau aux ciseaux et tenter de servie des spaghettis à la cuillère…. Bref, j’ai tendance à utiliser ce qui me tombe sous la main en premier !
Je dis souvent :
- Oui…. Mais… non !
- Non ! Mais …enfin…si !
- Ce n’est pas de ma faute !
- Non ! Je ne suis pas CHAUVINE !
- J’aurais dû…. Mais …
- Je peux t’aider ?
Jordan m’a fait remarquer dernièrement que j’ai réalisé le tour de force d’utiliser dans la même phrase :
- « mais …non ! Mais …non !
Mais…si !…mais si !… mais ……..…oui ! »
Je questionne souvent mes enfants ou petits-enfants.
- Tu vas où ?
- Avec qui ?
- Pourquoi ?
- Comment ?
- Quand ?
Mais on n’est pas obligé de me répondre ! Enfin, pas toujours !!
Ce n’est pas de la simple curiosité c’est juste de l’intérêt pour tout ce qui leur arrive.
Ça me rassure.
Lorsque j’ai commencé à avoir des cheveux blancs, je les ai d’abord cachés avec des couleurs, puis des mèches … puis je les ai gardés lorsqu’il sont devenus gris pour terminer par laisser la nature faire son œuvre et me voici blanchie !
Ça ne me rajeunit pas !
Je n’y peux rien : soixante - quinze ans, ça ne pardonne pas … mais on n’a pas le choix. Les années s’ajoutent et le poids des ans se fait sentir … vous verrez !!!!!!
Les cinquante - cinq dernières années m’ont vue mère, grand-mère et arrière grand-mère avant tout !
J’ai partagé vos peines et vos soucis et j’ai fait miens tous vos bonheurs.
Les choses restent les mêmes …
Et moi … il est bien trop tard pour que je change !
C’est ma vie.
A vous tous de vivre la vôtre … et de faire en sorte qu’elle soit heureuse !
Vous avez la grande chance de faire partie de notre belle et grande famille.
Ne laissez pas ces liens sombrer dans l’indifférence et essayez de partager les bonheurs et malheurs de chacun de vous.
Avec les moyens de communications actuels : téléphone, internet… même l’éloignement géographique n’est plus un problème.
Soyez indulgents avec les personnalités différentes de chacun de vous tous, l’important c’est avant tout que chacun soit heureux.
Vous verrez : ce n’est pas toujours aussi facile qu’il y parait !
Avec le temps, la vie apporte à chacun son lot de soucis et les liens se distendent.
Vous me connaissez tous, si bien que, parfois vous devinez ce que je vais dire pour excuser ou défendre l’un ou l’autre avant même que je n’ouvre la bouche.
On a le droit parfois, de faire preuve d’un peu de :
Chauvinisme Familial
- Non ?
- Mais si ! Mais si !
Si vous le souhaitez je peux même vous donner des cours !