Le fier esclave.
Le lion
"Il est des hommes, lorsqu'on les aborde, avec lesquels les approches, les temps morts qu'exigent les règles de politesse, n'ont pas de sens, parce que ces hommes vivent en dehors de toute convention dans leur propre univers et qu'ils vous attirent aussitôt."
extrait de Le Lion de Jodeph Kessel
Toile de Joshua Miels
Admiration, fascination, amour, amitié...
Vous inclurez la phrase citée dans le portrait de votre choix.
Le fier esclave
Le bateau avait jeté l'ancre dans le nuit et les hommes ont envahi le village dès le lever du jour.
Les trafiquants d'esclaves ont brutalement sortis les hommes et les femmes des cases pour les rassembler.
Il était au centre, droit et fier si beau avec son regard profond rempli de douleur et de fatalité.
Ses muscles longs et luisants se contractaient de rage devant son impuissance, tel un animal sauvage pris au piège.
Le capitaine, incapable de soutenir le regard qui le défiait dit : Celui -là, ne l'abîmez pas.... ne le mettez pas avec les autres, j'ai en vue une cliente qui nous attend au port. Je suis sûr qu'elle ne pourra pas résister ...mais elle devra y mettre le prix .
Sur le port la foule attend le bateau qui accoste. La"marchandise" qui sera présentée le lendemain sur la place du marché aux esclaves descend la passerelle.
Abritée sous son ombrelle Lady L regarde le triste défilé. Elle est venue en repérage car elle a besoin d'une servante.
Soudain, comme pour clore tous ces visages aux yeux baissés ... il apparait et son regard plonge dans le sien avec une telle intensité qu'elle ne peut détourner les yeux, comme hypnotisée.
Elle y voit tout, du défi, de l'orgueil, de la révolte et lorsque, enfin, il passe à sa hauteur, elle a même le temps d'apercevoir la furtive ébauche d'un sourire moqueur. Elle le regarde suivre la file et ne voit plus que le dos luisant et les muscles que cachent une peau semblant si douce... Demain, quoi qu'il m'en coûte, tu seras à moi pense-t-elle avant de se dire:
"Il est des hommes, lorsqu'on les aborde, avec lesquels les approches, les temps morts qu'exigent les règles de politesse, n'ont pas de sens, parce que ces hommes vivent en dehors de toute convention dans leur propre univers et qu'ils vous attirent aussitôt."