Retour au village...
Vous commencerez impérativement votre texte par la phrase suivante : "Ainsi, après bien des années, je me retrouvais chez moi." Propos tenu par Milan K., qui plaisante.
Vous terminerez par la phrase suivante : "La vie, voyez-vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit." Ainsi philosophe la bonne Rosalie, personnage de Guy de M., quand il raconte Une Vie.
Entre les deux, casez ce que vous voulez !
Retour au village
"Ainsi, après bien des années je me retrouvais chez moi," ... et si mon copain d'enfance n'était pas venu me chercher je n'aurai rien reconnu des lieux qui ont vu ma jeunesse (!) ... Tout me semble tellement ...petit ! Sauf Jacques. Il est resté le même et je me réjouis d'avoir gardé des liens , certes très espacés, mais relativement réguliers avec lui depuis que j'ai quitté mon village après le décès de mes parents dans un accident de voiture. Je n'avais pas d'autre famille et envie de parcourir le monde.
J'adorais prendre des photos. Je suis devenu reporter. Et, pour ce qui est de parcourir le monde, je n'ai pas été déçu :
J'ai vu la misère et la guerre, la lâcheté et le courage, l'égoïsme et l'abnégation, le dévouement parfois jusqu'au sacrifice.... l'hypocrisie et la naïveté ... l'amour sous toutes ses formes ... la jalousie et l'envie ... la richesse et la pauvreté jusqu'à la misère...la rancune et le pardon... et la bêtise...la bêtise... la bêtise du culte de l'argent ... jusqu'au crime!
J'ai été témoin de la folie de certains hommes et ...de la sagesse d'autres...
Et puis, un jour, allez savoir pourquoi : la lassitude peut-être ou le poids de la solitude malgré ma vie aventureuse, j'ai eu la nostalgie de mon village ... et le désir de retrouver cette vie simple que je n'avais pas su apprécier plus jeune.
...et me voilà... Découvrant avec étonnement que rien n'a changé... même si tout me parait plus petit: la gare, la place devant la gare que nous appelions pompeusemet la grand place, même la rue (grande rue dans mes souvenirs) qui nous a menés au café, le seul du village....
Plus petit... tout est plus petit... je n'ai plus mes yeux d'enfants...mais combien est grande l'impression de ...tranquillité , non! plutôt de sérénité qui m'a saisi lorsque Jacques m'a donné une accolade de bienvenue à me broyer les os dès ma descente du train!
Devant nos verres de bières fraîches je réalise combien mon village m'a manqué.... je retrouve mes racines ...
L'aventure ne me tente plus du tout ...à part ... peut-être ... croisant le regard de la jeune personne qui vient de nous apporter nos boissons ... je ne peux m'empêcher de penser : "La vie , voyez vous, ce n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit!".