Repassage et Lilas Blanc
J’aime le lilas.
Et vous ?
Qu’avez-vous à raconter sur le lilas
Tout simplement,... c'est venu tout simplement, un déclic à la lecture du devoir proposé....
Je me revois...Je devais avoir dix ou onze ans.A l'époque, lorsque ma mère s'installait pour le repassage sur la table de la cuisine j'avais l'habitude de m'asseoir sur une chaise auprès d'elle et de lui faire la lecture.
J'aimais beaucoup ces moments auprès d'elle car je savais qu'elle les appréciait aussi. Mais par dessus tout, ce que j'aimais le plus c'était de l'écouter chanter, les vieilles chansons ... toujours en repassant.
C'est ainsi que je connais encore aujourd'hui beaucoup de chansons de Berthe Sylva....toutes plus tristes les unes que les autres dont Lilas blanc....
J'entends encore aujourd'hui sa voix fluette .... dans ma tête ... Grâce au devoir du jour ...Alors merci Le Goût !
Elle naquit par un dimanche
Du plus joli des mois de mai
Quand le printemps à chaque branche
Suspend un bouquet parfumé
Et l'admirant toute petite
Si blanche en son berceau tremblant
Sa mère l'appela de suite
Lilas blancs
Mon petit brin de lilas blancs.
Elle poussa douce fleurette
Dans le fond d'un pauvre faubourg
Et dans une triste chambrette
Sans soleil et presque sans jour
En la voyant toujours pâlotte
Avec son sourire dolent
Chacun surnommait la petiote
Lilas blancs
Petit bouquet de lilas blancs
Puis quand elle eut ses douze années
Lumineuse ainsi qu'un rayon
Elle fit comme ses aînées
Sa première communion
Quand vers l'autel d'un air modeste
Elle s'avança d'un pas lent
On aurait cru voir un céleste
Lilas blancs
Petit bouquet de lilas blancs
Et puis ce fut l'apprentissage
Au cours duquel un beau garçon
Remarqué souvent au passage
Lui fit la cour une saison
Un soir enfin lui dit je t'aime
Ajoutant plus d'un mot troublant
L'appelant ma mignonne et même
Lilas blancs
Mon brin joli de lilas blanc
Mais hélas de l'infortunée
Le roman fut bientôt fini
Car elle fut abandonnée
Par son lâche et volage ami
Cacha si bien sa peine affreuse
Tout au fond de son cœur sanglant
Qu'elle en mourut la malheureuse
Lilas blancs
A l'heure ou meurt le lilas blanc
Mais le printemps fit un prodige
Pour l'enfant qui mourut d'amour
Sur sa tombe on vit une tige
De lilas fleurir en un jour
Et son tombeau perdu sous l'herbe
Est depuis lors une fois l'an
Tout embaumé par un superbe
Lilas blanc
Monté du cœur de Lilas blancs.
Hein ? Comment voulez-vous que devant des paroles pareilles mon petit cœur d'enfant n'en ai pas gardé un souvenir impérissable ?