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la vie continue ... toujours !

5 avril 2020

Marchera ou marchera pas ?

vendredi, 03 avril 2020

33ème devoir de Lakevio du Goût

 

Peu de monde, très peu de monde dans cette rue qui descend du Sacré-Cœur vers la place Saint-Pierre.
Je peux vous le dire, lectrices chéries, cette rue faite d’escaliers est la rue Paul Albert.
Mais où va cette femme qui les descend sous la pluie ?
Quel devoir ou quelle aventure la mène ?
Qu’est-ce qui la pousse à sortir alors que, dans tout le pays, chacun est appelé à rester chez soi ?
Si vous avez une idée, nous la lirons tous avec plaisir, intérêt ou le cœur serré, c’est selon.
Mais nous la lirons lundi puisque désormais, c’est « l’école à la maison »…

 

Bon ! J'abandonne! 

Il faut que je vous dise.... j'ai passé il y a quelques temps ma tablette à ma belle sœur qui subit toutes les tracasseries qui vont avec un cancer du poumon. 

Je ne suis guère très douée en ordinateur, mais , elle, ne l'est carrément pas du tout ! Même pas capable de lire un message sur son téléphone....   par contre elle adore les jeux de cartes , les réussites Solitaire.  Alors , je lui ai porté ma tablette et j'ai bien fait parce-que ça la distrait.de temps en temps.

Seulement...voilà....comme disent les petits-enfants mon ordinateur c'est une  M..de !!!!! (ce n'est as nouveau, mais avant je m'arrangeait avec la tablette)  et depuis pas  mal de temps ça empire. Je crois qu'il n'apprécie pas trop ma façon de l'utiliser....  et avec le confinement , je ne peux pas demander à Louis de venir . 

Alors, la bêtise m'a pris de le réinitialiser.......!!!!!!!   Je ne vous paass le travail ! Bien sûr, j'ai perdu pas mal de mes photos et je n'ai pas pû charger l'image du devoir de Lakévio ...du Goût et je ne suis même pas si je vais pouvoir poster cette note. 

De toutes façons avec le bo..el que j'ai dû y mettre je vais devoir attendre la fin du confinement pour le confier à mon réparateur....

Bon! des trucs marchent ...et d'autres pas....

Je vais cliquer sur  publier et je vais bien voir !

 

Au  4ème essais.  ça a marché  !!!!!  

Mais mon téléphone n'arrête fait  bip-bip  régulièrement et je n'ai aucun message ou autre chose....  ça m'éneeeeeeerve ..... j'arrête ! J'ai envie de tout balancer !!!! (je ne vous dis pas le temps que j'ai mis pour écrire ces quelques lignes ....

J'ai quand-même le chic pour aller me chercher des complications ....Alors que vendredi matin j'ai fait une commande au drive Le....c  qui d'ailleurs : oh ! surprise! est disponible dès demain midi,  sans problème. Qu'est-ce qu'il m'a pris d'aller farfouiller dans l'ordi ensuite ?

 

 

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3 avril 2020

SUITE 13...

chose promise....chose dûe.....

 Sans oublier le devoir de Lakévio du Goût... mais le week-end va être long ...

Alors Suite 13...

  A Prétoria, le convoi s’organisa rapidement et nous prîmes la route sans perdre de temps.

Le voyage en camion, pourtant épuisant me ravit, surtout après avoir laissé derrière nous les routes entretenues pour prendre celles, cahotantes qui reliaient les petits villages entre eux. On ne pouvait d’ailleurs plus vraiment parler de routes mais plutôt de chemins tantôt caillouteux tantôt riches en nids de poules qui mettaient à rude épreuve la mécanique de nos camions. Les deux jeeps qui nous accompagnaient, l’une en tête de convoi et la seconde en queue étaient bien plus à l’aise.

Les longues pistes traversant la savane qui nous conduisaient au BOTSWANA sous un soleil éclatant, étaient souvent traversées par les animaux sauvages et Alexandre jouait le guide pour moi avec un plaisir évident devant mon air émerveillé.

Nous devions nous rendre dans le petit village de KWETHO par-delà le delta OkAWANGO.

Nous avions la chance de nous trouver en saison dite sèche quand plusieurs centaines d’espèces d’animaux se regroupent dans les grands espaces du delta car les eaux y sont hautes.

Je regrettais que nous ne puissions pas nous attarder, par précautions de sécurité mais aussi et surtout parce-que le village avait besoin de médicaments et de médecins.

 

KWETHO…

 

A nôtre arrivée, j’ai aperçu au loin le village. Au centre de la savane d’herbes sèches les huttes de bois aux toits de roseaux pour la plupart étaient disposées en cercles. Sur la droite excentrée des autres, une case plus importante était la seule à avoir des piliers pour soutenir sa toiture. Ceux-ci étaient constitués de pierres empilées et assemblées par de la boue séchée. Je sus plus tard que c’était celle du chef du village.

Alexandre me prévint qu’il allait être très occupé durant les prochaines heures et me recommanda de ne pas trop m’éloigner. Je restais donc à l’écart, soucieuse de ne pas gêner, observant l’équipe de MSF qui commençait à décharger le matériel des camions. Alexandre se dirigea vers le chef qui s’avançait vers lui pour le saluer. Je savais qu’il allait lui demander l’aide de quelques hommes du village pour monter les tentes du petit hôpital. Chacun œuvrait exécutant la tâche qui lui incombait. Je me rendais bien compte que les choses suivaient un ordre établi par les expériences précédentes. J’avais l’impression d’assister à la mise en marche d’une machine bien huilée et bien rôdée.

J’étais la seule « novice » et me sentais un peu perdue et surtout inutile. Les infirmières s’en sont rendu compte et sont gentiment venu me proposer de les aider. Pendant que les tentes se montaient rapidement nous devions vider le matériel médical de base et classer les cartons de médicaments. J'étais heureuse de me rendre enfin utile.

Le village semblait le centre d’une ruche en effervescence devant les yeux curieux et attentifs des indigènes.

Une femme, son enfant visiblement malade dans les bras venait déjà vers nous, suivie à petite distances par deux autres…

Les membres de l’équipe enfilèrent leurs blouses blanches et s’occupèrent de leurs premiers petits malades rapidement installés dans les premiers lits .

Dès lors, mon mari ne s’occupait plus beaucoup de moi, trop absorbé par les malades et les décisions à prendre, mais, lorsque la nuit tombait sur le village et qu’une urgence ne requérait pas sa présence, nous nous retrouvions sous notre tente et nous aimions passionnément. Je l’admirais de plus en plus.

2 avril 2020

Demain ce sera Suite 13...

Aujourd'hui, pendant que Juliette fait une pause dans son récit qu'elle reprendra demain... je m'occupe....

Hier ma belle sœur a subi sa chimio et ses rayons  (oui, tout le même jours) ! a chimio esst programmée seulement une fois par semaine et les rayons tous les jours en principe durant 33 jours ! 

Elle va être pour la segonde fois arrière grand-mère et éidemment n'est pas en mesure de tricoter , à son grand regret.

Puisque vu la circonstance "confinement" je ne puis aller la voir alors j'ai décidé de la remplacer ....j'ai retrouvé quelques rests de laine. Je suis allée ainsi que me le conseillait Liliplume sur les sites de lines , mais j'aime bien voir ce que j'achète , surtout dans ce domaine. Peut-être que je le ferai quand-même un de ces jours....vu le temps que nous allons être confinées je n'aurai pas trop le choix.

SANY0071

 

Je vais en faire un autre....

Hier c'était cuisine....des gaufres pour le goûter que nous avons pû Pascal Mumu et moi manger dehors sur la terrasse....

Un moment bien agréable. 

SANY0068

 

Demain la suite 13....  pas trop de commentaire ces jours-ci ...les lecteurs et lectrices ont l'esprit occcupé par bien plus important en ce moment.

Pourtant comme j'ai du temps de reste en me promenant sur l'ordi (faute de mieux) je vois avec surprise que j'ai beaucoup de pages vues de lecteurs inconnus et même de l'étranger... D'ailleurs j'en profite pour  les remercier pour leurs passages chez moi. Curieux de savoir lue de parfois si loin...

31 mars 2020

Suite 12

Alors? Toujours confinées (és) Un peu de lecture pour qui le veut, ou qui s'ennuie suffisamment pour se contenter du récit de Julliette...faute de mieux !

Suite 12

      La voix toujours hésitante je m'efforçais de rassembler mes souvenirs. En avançant dans mon récit, je réalisais que j'étais maintenant capable d'assumer mon passé quelles qu'en soient les conséquences. 

             Je suis venue au monde entre les deux guerres mondiales au pays des » ventres rouges » ainsi appelés en   raison de la couleur des vêtements des mareyeurs, le plus souvent pantalons et marinières rouges. Ma mère à quarante- six ans en paraissait beaucoup plus. Pas seulement parce-que la vie était rude en Charentes-Maritimes pour ceux qui travaillaient dans les parcs à huitres et qu’elle avait déjà les cheveux blancs, mais plutôt et surtout parce - qu’elle était mariée à un ivrogne fainéant et brutal qui lui avait volé sa jeunesse et ôté toute joie de vivre. Elle n’avait pas vraiment gagné le gros lot le jour où elle avait cru à ses promesses et à son air faussement prévenant. Les coups pleuvaient pour un oui ou un non et je me cachais souvent tentant de me faire oublier, terrorisée.

Pour ne pas me laisser seule avec lui, ma mère avait pris l’habitude de m’emmener avec elle travailler dans les parcs à huitres dès-que j’eu neuf ans. Je travaillais donc auprès d’elle selon mes possibilités. Ce n’était pas grand-chose mais ajoutait quelques sous de plus à son salaire ce qui était bien utile, puisque mon père puisatier de métier passait plus de temps à boire qu’à travailler ! Nous partions très tôt de Marennes et gagnions Bourcefranc à pieds, faisant ainsi plus d’une vingtaine de kilomètres chaque jour.

Je n’allais pas à l’école et n’ai appris à lire puis écrire que bien plus tard grâce aux leçons patientes de mon mari. Je n’avais pas d’amies et encore moins d’amis !

J’étais craintive et je pris l’habitude de me comporter de telle façon que l’on oublie ma présence. En grandissant j’appréhendais de plus en plus que mon père se souvienne qu’il avait une fille. Il s’adonnait de plus en plus à la boisson et le jour de mon quinzième anniversaire il a décidé que j’étais assez grande pour partager sa couche, puisque, de toutes façons je n’étais bonne à rien ! Pour la première fois ma mère s’est rebellée. Elle m’a entraînée hors de la maison et nous avons couru dans la nuit, poursuivies par cet ignoble brute avinée. Nous nous sommes dissimulées dans le fossé, derrière les buissons qui bordaient la route.

Dans les brumes de l’alcool et de sa fureur il n’a pas vu le camion qui surgissait du tournant de la rue. C’est ainsi que nous avons été débarrassées, et soulagées  sans remords de celui qui n’a jamais été un père et pas davantage un époux digne de ce nom.

                                                                               ...

S’ensuivirent trois années de répit que j’appréciais tout en restant plutôt solitaire. Ma mère ne put jamais retrouver une bonne santé. Trop de douleurs, de coups et de fatigue avaient usé son pauvre corps. Elle me quitta quand j’eus dix-huit ans, me laissant démunie et seule au monde.

Je continuais de travailler dans les parcs à huitres. Petit à petit je me socialisais timidement et un samedi je me suis laissée convaincre et j’ai suivi mes compagnes de travail qui se réunissaient le samedi soir au café du bourg qui possédait un jukebox. Pour cinq sous, on pouvait écouter les chansons du moment ou même danser un peu.

Evidemment, je ne savais pas danser. C’est ainsi que j’ai rencontré Pierre. Grand et brun, on le devinait habitué aux travaux de force en voyant son physique aux épaules puissantes. Il travaillait aux « Chemins De Fer ». Lui non plus ne savait pas danser. Nous étions assis à la même table et la conversation s’engagea. Il inspirait confiance. Sous son air viril il était timide et moi encore plus. Devant la grande gentillesse qu’il dégageait j’acceptais de le revoir.

Il prit l’habitude de m’attendre le soir après sa journée lorsque je rentrais des parcs. Il me raccompagnait faisant avec moi le chemin jusqu’à Marennes.

Un soir, il m’a embrassée en me quittant sur le seul de ma porte. Il était très doux et patient. Je ne savais pas ce qu’était la douceur ne l’ayant jamais connue. Le rituel de ce baiser continua quelques jours, puis, un soir il a franchi le seuil et n‘est reparti que le lendemain matin.

Il disait qu’il m’aimait, qu’il aimait mon innocence et ma timidité.

Est-ce que je l’aimais ? Je ne sais pas. Mais j’étais heureuse, parce-que, lui, il m’aimait ! On ne m’avait jamais dit je t’aime. Même pas ma mère, c’était une taiseuse. Pas étonnant avec la vie que mon père lui avait fait vivre

Je ne mis pas longtemps avant de tomber enceinte

Est-ce que l’annonce de cette grossesse m’a rendue heureuse ? Bien sûr ! Pierre l’était lui, pleinement. Mais une sorte d’angoisse dont je ne parvenais pas à me défaire m’envahissait insidieusement. Pierre m’aurait épousée si je l’avais voulu, mais je refusais. J’avais vu ce que le mariage avait apporté à ma mère ! Je pense que j’avais peur. Peur de ne pas être une bonne épouse et peut-être encore plus inquiète à l’idée de ne pas savoir devenir une bonne mère.

Je parvins à la fin de ma grossesse complètement épuisée physiquement et moralement.

La « sage-femme - infirmière » de Bourcefranc a craint pour ma vie. Mon accouchement fut long et compliqué mais je mis au monde deux petites filles dont, l’une, malheureusement ne survécut pas.

Je me souviens avoir immédiatement pensé : c’est de ma faute ! Je ne suis bonne à rien ! Mon père avait raison !

La preuve : j’ai laissé mourir l’une de mes petites filles. Je ne suis pas une bonne mère ! Je ne le serai jamais !

Il me restait Marie. Je ne sais pas aujourd’hui si c’est que sa sœur lui manquait, mais elle pleurait beaucoup, même quand je la prenais dans mes bras. Elle ne cessait de hurler que lorsqu’elle était dans les bras de son père. Ses pleurs me confortaient dans le mépris que je pensais mériter.

J’étais sûre qu’elle ne m’aimait pas et qu’elle m’en voulait de l’avoir séparée de sa sœur jumelle.

J’en vins à ne plus oser la toucher et je déprimais jusqu’au jour où je décidais de prendre la fuite.

Je partis… Pour aller où ? Je ne savais pas. Je voulais juste ne plus entendre mon bébé pleurer par ma faute !

Je montais dans le premier bus qui passait et épuisée je m’endormis pour ne me réveiller qu’au terminus sur la place de Rochefort. En regardant autour de moi j’avisais une auberge de l’autre côté de la place et réalisais que j’avais faim. J’y entrais et commandais un chocolat et des croissants. En réglant ma consommation j’avisai l’affichette proposant un emploi de serveuse logée et nourrie. Je demandais si la place était encore libre. L’aubergiste, une accorte et plantureuse femme d’une cinquantaine d’années m’observa un instant, m’informa en insistant que je devrai aussi faire la plonge, puis comme j’acquiesçai accepta de me prendre à l’essai.

Les journées étaient longues et fatigantes et cela me convenait. Je n‘avais pas le temps de penser et le soir je tombais dans mon lit et m’endormais aussitôt.

Je refusais de laisser mes pensées s’évader vers ce que j’avais laissé derrière moi. Je reniais ce passé qui me faisais honte et je parvenais à l’oublier en m’investissant dans le travail jusqu’à l’épuisement. Il est arrivé qu’un client me propose un rendez-vous mais je refusais toujours. La propriétaire de l’auberge me reprochait de ne pas être suffisamment gracieuse mais… je ne savais pas sourire et encore moins rire. L’avais-je jamais su d’ailleurs ?  Pas à ma souvenance !

Il y avait des consommateurs habitués et d’autres simplement de passage. La plupart des habitués étaient des employés de l’association   Médecins Sans Frontières.  Parmi ces derniers figurait Alexandre. Il était médecin spécialisé dans les maladies tropicales. Lorsqu’il a commencé à venir y prendre chaque jour son repas de midi, je travaillais à l’auberge depuis deux ans.

Il venait de rentrer de mission. C’était un client patient et peu exigeant qui me laissait toujours un pourboire généreux. C’est en le remerciant que je remarquais ses yeux d’un bleu intense qui semblait voir au-delà des apparences. Je n’osais pas trop soutenir son regard car il me semblait qu’il cherchait à me deviner.

Un jour il m’a proposé de prendre un café avec lui. Contrairement à mes habitudes j’ai accepté et me suis assise à sa table pour un instant.

Petit à petit l’habitude a été prise. Je l’écoutais me parler de son travail et me rendais compte du dévouement qu’il devait déployer pour l’exercer.

C’était un bon narrateur et patiemment, il est parvenu à me faire participer à la conversation. Un peu au début puis plus librement. Il en choisissait les sujets avec subtilité pour ne pas heurter ma sensibilité exacerbée.

Fin psychologue il n’a jamais cherché à savoir ce que je ne voulais pas dire. Il s’est contenté d’être là. Par petites touches il m’a apprivoisée et le soir nous faisions des promenades sur le port. Il me parlait de ses voyages et je l’écoutais, posant des questions tout en regardant tous ces bateaux qui me faisaient rêver. Il lui arrivait parfois de placer son bras sur mes épaules et je ressentais une impression de sécurité que je n’avais jamais connue.

Peu à peu, nos rencontres me devinrent indispensables et pour la première fois de ma vie je me surpris à attendre l’heure d’un rendez-vous avec impatience.

Lorsqu’il m’a raccompagnée et embrassée pour la première fois, l’émotion m’a laissée sans voix. Un baiser tendre, lent, interminable, profond, doux et pourtant impérieux qui fit monter un léger gémissement du fond de ma gorge. Je me sentais délicieusement perdue et aurais voulu que ce baiser ne finisse jamais.

Quand il m’a invitée à aller chez lui pour mon prochain jour de repos, j’ai accepté sans prendre le temps de réfléchir.

Le jour venu, il a décidé que cette fois, ce serait lui qui me servirait ! Son appartement était très simple pour ne pas dire spartiate, mais la table était recouverte d’une jolie nappe blanche au centre de laquelle trônait un magnifique bouquet de pivoines et quelques bougies allumées.

Comme je restais hésitante devant la porte qu’il venait d’ouvrir, d’une main il fit glisser mon manteau de mes épaules et le jeta négligemment sur la chaise la plus proche tandis que de l’autre il m’attirait contre lui pour m’embrasser. Il referma la porte avec le pied. Je lui rendis son baiser et son étreinte se fit plus précise et exigeante. Les yeux fermés, vaincue, je le laissais m’entraîner vers le lit qui nous accueillit dans la pénombre des volets entrebâillés.

Bien plus tard il m’a gardée longtemps blottie contre lui, ému des larmes d’émotion qui glissaient sur mes joues lorsqu’il m’a dit qu’il m’aimait. Avec tact, il a ajouté : je ne te demanderai jamais rien sur ce que tu as vécu avant notre rencontre et qui semble te poursuivre. Si un jour tu éprouves le besoin de m’en parler, je serai là et t’écouterai avec tout mon amour.

Les bougies étaient presque éteintes lorsque nous nous sommes décidés à rejoindre la table pour faire honneur au repas… avant de retrouver les draps restés en désordre…

Je savais qu’un jour prochain il devrait repartir en mission mais je m’interdisais d’y penser. J’avais de la pratique : je savais comment dresser un mur dans mon esprit pour ne pas y voir ce qui pouvait me faire souffrir. Il y avait derrière la porte de ce mur toute la première partie de ma vie. En fermant cette porte à clef je parvenais à me sentir heureuse.

Je jouissais de chacune de nos rencontres, je frissonnais sous le poids de son regard qui me suivait lorsqu’il venait manger à l’auberge le midi et sous sa caresse furtive sur mon poignet quand je le servais. J’attendais impatiemment le soir pour le retrouver dans son appartement. Je n’étais jamais rassasiée de ses caresses, il m’a fait découvrir l’amour avec patience et douceur me libérant de toute retenue et pudeur.

Lorsque nos corps étaient rassasiés de nos ébats amoureux  blottis l’un contre l’autre, il m’apprenait à lire. Je progressais très vite fascinée par la puissance d’évasion de la lecture.

Il me demanda de l’épouser le jour même où il m’informa de son prochain départ en mission. Si j’acceptais, il serait heureux que je le suive sa vie durant au cours de ses voyages. Il ne me cacha pas que ce serait souvent difficile, mais il me promit de toujours veiller sur moi de son mieux.

J’acceptais parce-que je l’aimais et ne voulais pas vivre sans lui.

J’acceptais parce - qu’il m’offrait son nom et que je serais débarrassée de celui de mon père.

J’acceptais parce - qu’il voulait m’emmener loin et que, en laissant mon passé derrière le mur et en jetant la clef de la porte qui emprisonnait mes souvenirs douloureux, je croyais les oublier à jamais.

J’acceptais parce - qu’il m’offrait un avenir auprès de lui.

Les bans rapidement publiés, je devins Madame Juliette Sauval entourée des amis de l’association qui avaient organisé une très agréable soirée pour fêter l’évènement.

Alexandre n’avait pas de famille. Il avait perdu ses parents et était fils unique.  Les membres de Médecins Sans Frontière étaient devenus sa seule famille.

Les démarches administratives et vaccinations remplies, nous prîmes l’avion à Paris pour Prétoria, en compagnie de l’équipe désignée pour la mission. Le matériel et les médicaments affrétés par l’association avaient été chargés la veille de notre arrivée à l’aéroport.

Lorsque l’avion quitta le sol je fermais les yeux. Alexandre prit ma main et la serra doucement.

J’étais persuadée que mon passé allait enfin disparaître si je parvenais enfin à l’effacer de mes pensées.

 

30 mars 2020

Liberté ...

vendredi, 27 mars 2020

32ème devoir de Lakevio du Goût

marquet.jpg

Dites-moi, lectrices chéries, vous ne trouvez pas que ce dessin d’Albert Marquet, est un beau symbole d’évasion ?
En ces temps d’emprisonnement généralisé racontez nous une histoire de liberté récouvrée.
Si c’était fait lundi, ce serait bien.
Mais je ne force personne, hein !

Et pourquoi pas Liberté ?

Symbole d'évasion nous dit le prof.... Effectivement, si je laisse mon esprit s'évader dans mes souvenirs d'enfance, je me revois courant derrière mon cerceau ( une vieille roue de bicyclette à laquelle il manquait plusieurs rayons).... que je propulsais à l'aide d'un morceau de bois, l'orientant vers la droite ou la gauche.... Alors, oui, on peut parler d'évasion pour la gamine que j'étais.

Mais, si je réfléchis ...."évasion" est peut-être exagéré.

Le sujet du devoir me semble difficile. C'est ce terme qui me pose problème. Si je tente de le remplacer par : "liberté" me dis-je, ce sera peut-être plus facile....

Mais...non ! 

Le seul moment de ma vie où j'ai révé de liberté, c'est durant ma jeunesse. Mes parents étaient très stricts, alors je me contentais de rêves.

Ensuite, si j'en ai manqué durant toute ma vie, c'est simplement parce-que je n'ai jamais pu ni voulu me libérer de mes attaches familliales. Nous sommes nombreuses à avoir toujours fait passer notre famille: parents,époux, enfants, petits-enfants, frères ou sœurs avant nous-mêmes. Je ne suis pas la seule. 

 Ce n'est pas un regret, ne vous y  trompez pas. Chacun pense et agit selon son sentiment...  et en ce qui me concerne, j'ai toujours veillé en priorité au bien-être de ceux que j'aime sans que cela me coûte et jamais, jamais, le moindre regret ne m'a effleuré l'esprit. Pourquoi rêver d'évasion ou liberté ? Celà impliquerait d'être moins disponible pour les miens.

Alors, en toute honnêteté, si je n'ai jamais eu aucune envie d'évasion , j'ai , par contre, aujourd'hui férocement envie de cette liberté qui ne m'a pourtant jamais manqué.

Envie d'aller et venir à mon gré, pour aller voir ou recevoir mes enfants, petits-enfants, arrières-petits-enfants et ceux que j'aime.... Lorsque  nous pourrons, sans crainte, pratiquer  ces deux mots : évasion et liberté  .....  lorsque nous ne serons plus confinés....J' espère que nous pourrons tous, enfin,  en user à volonté... sans y avoir laissé trop de "plumes"!  

 

 

 

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27 mars 2020

suite 11

 hier suite 10 ....aujourd'hui suite 11.

 Oui, je sais, la lettre de Juliette en réponse à celle de Marie , je l'avais déjà mise sur la note du 15/03/2019, mais pour ceux qui ne l'auront pas lue ou ne s'en souviennent plus  (ou tout simplement pour vous éviter de chercher, je la réédite.

Le Goût ne nous a pas encore publié le devoir de la semaine....  alors voici un peu de lecture pour le week-end.... 

Lettre de Juliette :

                           Chère Marie.

 

Votre lettre est un magnifique cadeau que je n’espérais plus depuis longtemps.

Mes propres recherches n’ont jamais été couronnées de succès contrairement aux vôtres et j’avais fini par me dire que c’était une juste punition que le ciel m’infligeait.

Je n’ai pas le don de l’écriture pour vous décrire mon émotion à la lecture de votre lettre. Je peux juste vous dire : Oui ! Je souhaite de tout mon cœur vous rencontrer où vous le voulez, quand vous le voulez et je vous remercie très sincèrement de m’avoir retrouvée. Je vous indique mon N° de tel : xxxxxxxxx  si vous souhaitez que nous convenions d’un rendez-vous.

En toute sincérité, les mots me manquent aujourd’hui tant je suis sous le coup de l’émotion pour en écrire davantage.

Je vis depuis tant d’années avec les regrets et le remord d’être partie que je n’avais plus l’espoir de vous connaître un jour.

Je ne sais si je peux me permettre de vous embrasser mais c’est mon vœu le plus cher depuis si longtemps !

                                                                                                                                                                Juliette 

                                                                                                                                                           Veuve  Sauval

 

J’ai cacheté l’enveloppe, l’ai timbrée et glissée sans plus réfléchir dans la fente de la boîte à lettres la plus proche.

 

                                                                                                                 *****

Le téléphone a sonné deux jours plus tard à dix-neuf heures précises. Je m’en souviendrai toujours, je savais avec certitude que c’était le coup de fil que j’attendais, avec anxieté, personne ne me téléphonant habituellement le soir. Je me disais que j’allais, pour la première fois depuis quarante-sept ans entendre la voix de ma fille.

-Allo ? (Je ne reconnais plus ma propre voix qui s‘étrangle déjà sur un seul mot).

-Allo ! …Juliette ? C’est Marie…

- Bonjour Marie…

- Je…Je vous appelle pour convenir d’un rendez-vous. J’ai très envie de vous rencontrer.

- Moi également. Je peux me déplacer, j’ai mon véhicule… à moins que vous ne préfériez venir…

- Je pourrais, oui, si vous ne le préférez, Je sais que vous êtes à Perpignan et que cela fait un peu de route mais…

- Aucun problème la route ne me gêne pas et je dispose de tout mon temps. Je peux me déplacer…

- Heu… Il se trouve que nous avions prévu de passer le week-end du quinze - août à Biarritz, si cela ne vous fait pas trop loin nous serions heureux de vous inviter à nous y rejoindre, dès votre accord je vous retiendrai une chambre dans le même hôtel que nous.

- Oh ! Marie, je traverserais la France entière s’il le fallait pour vous rencontrer. C’est très gentil de votre part et je ne sais comment vous remercier.

- C’est parfait, si vous le voulez bien je vous confirme l’adresse et le nom de l’hôtel par courrier. Voici mon numéro de téléphone au cas où vous ne le trouveriez pas facilement, n’hésitez pas à m’appeler au 02 02 02 02 02. Il s’agit de l’Hôtel du Soleil qui se trouve en bordure de plage face à l’océan.

- Je trouverai…

- Alors…A bientôt ?

- Oui merci encore, à bientôt Marie.

Un moment de silence sur la ligne…Puis je pense que nous avons dû raccrocher en même temps.

Je regarde mon téléphone tellement silencieux que c’en est assourdissant.

Ce n’est que dans les romans que la mère et la fille abandonnée tombent dans les bras l’une de l’autre par téléphones interposés !

J’étais soulagée que nous n’ayons pas été plus loin dans la conversation, les explications viendront plus tard.  Les mots peuvent mentir, le regard plus rarement.

Je me remémorais chaque mot de notre courte conversation. Sa voix est douce même si j’y ai perçu une certaine tension. Quoi de plus normal ?

Je suis persuadée que le nœud qui me serrait la gorge a dû se ressentir dans chacune de mes paroles.

Pourquoi ne lui ai-je pas demandé le nom de sa fille… ou même son âge ? Le nom de son mari ou son métier ?

Stupide !... J’ai été stupide !

Je dormi très mal jusqu’au quatorze - août et ne pris la route que vers dix heures. En prenant l’autoroute il fallait prévoir cinq heures de voyage. En ces jours de fête et de vacances certainement que je mettrai beaucoup plus de temps à cause des embouteillages, mais cela ne me dérangeait pas. Je prévoyais de faire de nombreuses pauses et de me restaurer avant de téléphoner pour annoncer mon arrivée en fin d’après-midi.

 

                                    *****

 

Lorsque je suis arrivée à Biarritz, Marie m’attendait devant l’hôtel.

Nous nous sommes immédiatement reconnues. Je me voyais vingt-cinq ans plus tôt. Marie a peut-être pensé qu’elle me ressemblera   vingt-cinq ans plus tard.

 Après un instant d’hésitation, elle m’a rapidement embrassée puis m’a donné la clef de ma chambre pour que je puisse me rafraîchir et me reposer un peu avant de la retrouver ainsi que sa fille et son mari.

-« Nous prendrons le repas vers vingt heures à a salle à manger de l’hôtel. Cette longue route vous a sûrement fatiguée. »

Je gagnais ma chambre et soudain je trouvais que tout allait trop vite. Désorientée je m’allongeais sur mon lit et sommeillais une petite heure.

Ce repos et une douche me firent du bien et je descendis à la salle à manger que je trouvais facilement. L’hôtel, sans être un palace avait beaucoup de classe.

Dès-que Marie me vit sur le seuil de la salle à manger  vint à ma rencontre pour me guider vers la table où Mélody et son père étais assis. Jacques se leva et m’avança ma chaise pendant que Marie me le présentait ainsi que Mélody qui, se levant à son tour vint m’embrasser.

Jacques choisit le vin et tenant tendrement la main de sa femme posée sur la table (de la même façon que mon époux avait tenu la mienne en me disant qu’il ferait des recherches pour retrouver ma fille) déclara en nous regardant successivement :

-«  Si vous le voulez bien , nous allons faire connaissance tout en appréciant ce repas. Bon appétit !»

Puis, se tournant vers moi :

-« Pour meubler la conversation, ne vous inquiétez pas, je suis un grand bavard lorsqu’il s’agit de parler de ma  femme et de ma fille ! D’ici la fin du repas vous n’ignorerez plus rien des deux femmes de ma vie ! »

Grâce à lui le repas fût détendu, agréable et délicieux.

Jacques demanda que l’on nous serve le café dans un petit salon privé.

Après que nous nous soyons installés dans les fauteuils confortables, il interrogea sa femme, prononçant juste son nom :

-« Marie ? »

Celle-ci se racla un peu la gorge puis s’adressa à moi :

-« Oui. Voilà. Juliette, je tiens à vous mettre à l’aise. Si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez refuser. Nous apprendrons à nous connaître plus tard. Mais si vous le voulez, nous aimerions ma fille et moi connaître votre histoire car elle est liée à mes origines.

- « Bien sûr, je comprends votre demande. Elle est légitime et si vous le souhaitez, je veux bien vous raconter mon passé quand vous le désirerez. »

-« Pourquoi pas ce soir a demandé Jacques approuvé par Mélody  »

Un peu prise de court, je réagis cependant sans hésiter, pensant en un éclair que le plus tôt était évidemment le mieux.

-« D’accord. » Et les yeux baissés je plongeais dans mon histoire bien décidée à n’en rien dissimuler. Je leur devais bien la vérité.  Toute la vérité.

                             

 

26 mars 2020

Suite 10

Il y a quelques temps Julie me rappelait lors d'un commentaire que je n'avais toujours pas publié la suite de l'histoire que je m'étais amusée à écrire... en mars de l'an passé, puis oubliée. Je viens donc d'aller fouiller dans le b...del de mon ordi et suis toute étonnée de la retrouver. Bon! Je me demande si ce n'est pas une version non corrigée, mais vu que , en ce moment , tout est bon pour nous distraire ne faisons pas trop les difficiles .Soyez indulgents(tes).  Si je me réfère  à mon blog  du 15 mars 1919 (parce-que, depuis ...j'ai dormi hein ? )  que j'avais pompeusement titrée "suite 9" nous avions laissé Marie et Mélody lisant la lettre de Juliette.

Donc! Ne changeant pas mes habitudes se sera aujourd'hui la suite 10.

Heuuuu!!! Je viens de galérer un quart d'heure parce-que je ne me rappelais plus comment insérer un texte créé sur Word..... Bon je sais que ça ne fait pas partie de l'histoire , mais au moins je vous fais participer, avouez que j'y mets de la bonne volonté  ... nous avons tous(tes) besoin de distractions ! 

Suite 10.

Jacques est rentré du travail et nous a trouvées Mélody et moi assise sur le canapé, la lettre tant attendue posée sur la table basse devant nous...silencieuses.

Mélody la lui a désignée d'un hochement du menton . Il l'a  saisie de sa main droite et s'est assis auprès de moi, entourant mes épaules de son bras gauche pour la lire. Je me suis blottie contre lui, apaisée par sa présence réconfortante et aimante.

Sa,s que je m'en rende compte, des larmes silencieuses coulent sur mes joues et je réalise que j'avais très peur qu'elle ne veuille pas me rencontrer, me rejetant de la même façon qu'elle m'avait abandonnée à ma naissance.

Je ne savais pas qu'elle m'avait tant manqué!

Curieusement, alors que les derniers évennements m'avaient aidée à sortir de la dépression suite au décès de mon père, je me sens aujourd'hui comme en état de choc. Le soulagement m'est presque douloureux.

J'ai enfin les reponses que j'espérais et désirais au fond de moi sans en avoir eu conscience durant de si nombreuses années:

J'ai une mère et Mélody une grand-mère... Evidemment je souhaite apprendre à la connaître et lui faire une place dans notre vie si possible .

Demain, je rendrais visite à mon père, j'ai besoin de sentir qu'il me comprend et m'approuve s'il me voit de là-haut.

Puis je téléphonnerai... nous avons tant de choses à nous dire...de temps à rattrapper...

Peut-être, que, ensuite, si ou quand elle me l'aura  confiée, si elle me le permet, je vous raconterai la vie de Juliette : ma mère!

 

 

JULIETTE...

 

Lorsque je reçu la lettre de Marie, je l’ouvris remarquant simplement qu’elle m’était adressée personnellement mais à l’adresse de l’antenne « Restos du cœur ».

Heureusement que j’étais assise devant le petit bureau que je m’étais emménagé car mes jambes d’abord, puis tout mon corps se mirent à trembler.

Les lettres dansaient devant mes yeux brouillés avant de s’ordonner pour former les mots que j’avais du mal à croire.

Elle m’a recherchée et elle m’a retrouvée !

Je dû la relire encore et encore pour y croire enfin et en saisir les termes pour réaliser tout ce que cela impliquait.

Comment aurais-je pu imaginer que la dernière phrase de mon mari, avant de me quitter était à ce point prémonitoire ?

-          « Si nous n’avons pas pu retrouver ta fille, peut-être que ce sera elle qui, un jour te retrouvera ».

Non seulement elle m’a retrouvée grâce à l’aide de sa fille … De sa fille ? Mon dieu ! Cela veut-il dire que je suis grand-mère ?

Ai-je le droit de le dire où de prétendre à ce titre ?

Elles demandent à me rencontrer si je suis d’accord.

Comment pourrai-je ne pas l’être ?

Malgré l’angoisse qui me serre la gorge oui ! Oh ! oui Combien je le désire même si j’ai l’impression que je vais me présenter devant celle qui est en droit de me juger.

Mais il est l’heure d’ouvrir la porte de l’antenne car j’entends déjà les cris des enfants qui attendent impatiemment que je l’ouvre. Les parents bénéficiaires de notre aide sont plus silencieux. On n’est pas bavard quand on a l’impression de recevoir l’aumône. Pourtant nous veillons au maximum à être toujours les plus chaleureux possible. Mais la misère est rarement joyeuse.

Avant d’ouvrir je glisse la lettre dans ma poche. J’ai besoin de la toucher de temps en temps pour me persuader que je ne rêve pas.

Les enfants me perçoivent différente des autres jours :

-« Pourquoi tu souris tout le temps « Juju » alors que tu as quand-même les yeux pleins de larmes ? »

- Parce-que je suis heureuse ! Prenez vos crayons et papiers : Et faites-moi un joli dessin avec un beau soleil.

Tout en les surveillant je cherche dans mon esprit de quelle façon répondre à cette missive.

Une lettre évidemment, mais… vais-je savoir trouver les mots ?

Merci ! Oh ! Combien merci mon cher regretté mari pour m’avoir appris à écrire !

 

 

 

 

25 mars 2020

Confinée...mais favorisée!

 

Un de ces derniers jours, je me suis dit qu'il fallait quand-même que je m'occupe un peu.

J'ai donc décidé de nettoyer la machine à tricoter, de réviser l'attirail nécessaire et vérifier qu'elle fonctionne toujours bien parce_que je l'avais démontée avant la fin de l'année ( le bruit dérangeait Robert.)

Donc, bien huilée...elle fonctionne ....il ne me reste plus qu'à m'y mettre ...Quand je pourrai aller acheter de la laine ...et au train où vont les choses ce n'est pas pour demain !

SANY0061

 

Mais, je ne désespère pas : Je suis prête !

Et je ne me plains pas  du confinement. Quand je pense aux habitants des villes qui vivent en appartement et souvent avec des enfants... et ne peuvent pour se dégourdir les jambes qu' arpenter des rues désertes et tristes... 

J'aurai honte de me plaindre... Je suis favorisée.

SANY0064

 

Je peux mettre le nez dehors...  personne ne peut me contaminer et je ne peux contaminer personne...

SANY0064

 

Le jardin n'est pas grand....mais largement suffisant  pour que le fiston et Mumu puissent quitter leur propre terrasse  et prendre de mes nouvelles en respectant la distance règlementaire ....et au delà.....

SANY0066

 

J'ai fait une commande au Drive, mise à disposition pour vendredi 18 heures (en espérant que tout sera disponible)... l'autre fiston Bruno ira le récupérer et me la déposera dehors....   le troisième est à Soulac (à 100km) pas de problème....la famille de  chacun va bien.... c'est le principal...pourvu que ça continue !   Tous me mitraillent de recommandations et de coups de téléphonne (y compris les petits-enfants) et je me dis : heureusement que les coups de fils des démarcheurs ont cessé....il n'est pas désagréable de ne pas se voir proposer tout....ce que dont on n'a aucun besoin ....

La santé .....je crois , non, je sais bien que c'est notre principal soucis à tous et toutes ...le reste n'est que secondaire!

Même si je me languis de voir la dernière venue de notre famille :

Image-11-1

.....qui est en pleine forme! J'ai la satisfaction de voir que la layette lui va bien ...plusieurs pièces lui sont déjà petites !  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

23 mars 2020

Pleurs bienfaisants

31ème devoir de Lakevio du Goût.

devoir de Lakevio du Goût_31.jpg

Elle est comme nous.
Elle est à sa fenêtre.
Que souhaite-t-elle ?
Que pense-t-elle ?
Comme nous est-elle confinée, prisonnière, recluse ? 
Dites lundi ce que vous pensez à partir de cette toile de Salvador Dali.

Pleurs bienfaisants

Il fait beau, je me souviens,nous venions tous les ans passer nos vacances dans ce village au bord du lac.  Si je me penche un peu, juste sous nos fenêtres ,je peux voir la plage où j'avais l'habitude de surveiller nos enfants lorsqu'ils étaient petits.Puis, les années passant, ils ont grandi et je les voyais chahuter avec la bande de copains qu'ils retrouvaient tous les étés ou partager les parties de pêche avec leur père.

Et puis ...ils ont grandis ... vraiment grandis...trop vite d'ailleurs.. bref! Ills ont créé leur propre famille et nous avons connu le bonheur d'y amener nos petits-enfants... La vie est un éternel recommencement.

En cette fin septembre, de cette même fenêtre, le cœur serré,je contemple le miroitement de l'eau, mais je n'ai personne à surveiller...

Je suis venue seule. Mon époux m'a quittée... Non ! Ne vous y trompez pas, ce n'est pas la "crise"  de la cinquantaine qui lui a fait me préférer une jeunette. C'est tout simplement une crise cardiaque qui me l'a enlevé au printemps dernier.Alors, j'ai attendu la fin de la saison estivale pour venir, seule,  en pèlerinage, et cette fenêtre qui m'a connue hurlant mes recommandations de prudence aux enfants ou les appelant pour qu'ils viennent goûter, me voit aujourd'hui silencieuse, les yeux perdus au loin et laissant couler des pleurs bienfaisants, comme si j'ouvrai une écluse intarissable.

Parce-que, vous comprenez, depuis le printemps je les ai retenus ... les enfants ne supportaient pas de me voir pleurer,  alors je ravalais mes larmes pour ne pas ajouter à leur peine.

 

 

19 mars 2020

Jamais plus !!!

 

30ème devoir de Lakevio du Goût.

devoir de Lakevio du Goût_30.jpg

Sur cette toile d’Aldo Balding, ces deux là font quand même une drôle de tête, même s’ils nous tournent le dos, ça se voit, ça se sent, ça se sait.
Que diable arrive-t-il ?
Faites nous part de ce que vous en pensez lundi.

Moins on en fait...moins on veut en faire.... rien fichu de la semaine ....et puis voilà que ce matin je me dis :

Zut ! Demain il va y avoir le devoir de Lakévio du Gôut et finalement je n'ai pas fait celui de vendredi dernier. 

Ils ont l'air de faire "la tronche" comme disait ma mère ...  Sûr qu'ils sont en train de s'engu...er!!!  Je les entends :

-Tu dis que tu m'aimes , mais tu ne veux pas me pardonner ...

- Je voudrais , mais je ne le peux pas...

- Je regrette tellement , je ne l'aime pas, c'est une erreur...

- Une erreur ? C'est tout ce que tu trouves à dire ?

- Je te jure, je t'aime...

- Depuis combien de temps celà dure-t-il ? 

- C'était la première fois !

- Si je n'étais pas rentrée un jour plus tôt que prévu, ça aurait continué...

- Cela ne se reproduira plus... 

- En ce qui me concerne, tu vas pouvoir récidiver à ton gré... je veux divorcer...

- Laisse-nous encore une chance, je t'en prie...

- Tu as bien vu, j'ai essayé, mais lorsque tu a commencé à descendre la fermeture éclair de ma robe et que j'ai senti tes lèvres sur mon cou, je n'ai pas pu le supporter... ton contact me révulse... j'ai  beau fermer les yeux , je te vois revois  faisant l'amour ...dans nôtre lit ..

- Je sais , mais...

-  Mais quoi ? Enfin ... Dans nôtre lit .... avec ma sœur ! Je ne veux plus vous voir : ni l'un ni l'autre ..Jamais ! Tu m'entends :

Jamais plus !!! 

 

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Après les enfants , viennent les petits enfants, et tout recommence pour le bonheur des grands_parents ! La vie continue et on vieillit un peu moins vite!!!
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