Vers le "journal" .....
"Notre première expérience, chose remarquable, est souvent celle d'une disparition."
Cette phrase me trotte par la tête depuis que je l'ai lue ce matin. Je n'aurai pas dû sortir, je n'ai même pas fait mon devoir pour Maîtresse Lakévio!
Mais, bon! Il faut d'abord que je me documente! C'est qui cette LOU ?
Je me suis arrétée à la bibliothèque en passant. Vu que je n'ai lu aucun de ces deux livres je me fie aux conseils de la bibliothécaire.
L'ordinateur peut m'attendre encore un peu il fait trop beau pour que je rentre déjà. Cette terrasse me tend les bras, il n'y a pas trop de monde... une boisson fraîche... un livre ..c'est parfait !
Je jette un regard aux alentours.
Le soleil me fait mal aux yeux (j'ai oublié mes lunettes de soleil) alors j'utilise ma main en guise visière pour mieux voir.
Je n'aurai pas dû!
J'ai vite détourné la tête mais pas assez vite pour ne pas voir ces deux hommes qui venant vers la terrasse ont brusquement pressé le pas.Je crois même avoir aperçu un demi-sourire chez l'un d'eux.
Vite, j'ai baissé le nez sur mon livre, mais je vois quand-même leurs pieds.
Ce n'est pas possible... ils n'ont pas cru que je les "reluquais"....je ne souriais pas, je grimaçais plutôt. A voir la vivacité de leurs pas ... je me demande : ils ne se font quand-même pas la course !
Moi qui voulais être tranquille!
Si jamais l'un ou l'autre me demande la permission de s'asseoir à ma table, il va être bien reçu ! Il sera content du "voyage" !!!!!!!
Parce-que j'ai horreur des dragueurs!
Surtout lorsque je viens de m'installer juste à côté de la table du beau mec qui lit son journal !
Cet idiot ne me regarde même pas!
Zut : Si j'envoie trop sèchement au diable les deux autres ...lui ne va pas oser m'adresser la parole....
C'est le moment de mettre en application la seule phrase du livre que je feuillette l'esprit ailleurs :
"Referme un instant sur le monde la porte et les fenêtres, tourne-toi vers le journal pour toutes ses notations musicales, et commence un autre roman"
D'accord!!!! Je me lève, tourne le dos aux autres et ma chaise vers ..."le journal" .... il lève les yeux et je m'excuse avec mon plus beau sourire :"impossible de lire avec ce soleil en face " !
Il me rend mon sourire .... j'en suis aux quatre derniers mot de la phrase imposée! Ils me plaisent bien !