Hier, enfin avant-hier, je disais...
"D’ailleurs, je me dis justement que quelques anecdotes concernant les années foot de mes trois lascars méritent bien que je m’étende sur quelques notes."
Par exemple…
Bruno, toujours de très petite taille, entendait toujours son père lui seriner :
-N’aie pas peur ! Ne recule pas ! C’est en ayant peur que tu te feras mal ! Ne laisse personne croire que tu as peur … même si c’est le cas ! Ce n’est pas la taille qui fait la force ! Que ce soit dans le sport aussi bien que dans le reste de ta vie : c’est le courage de faire face !
Personnellement, je m’inquiétais toujours lorsque je le voyais disputer un match. Je dis disputer parce-que c’est vraiment le mot qui convient : dire jouer un match ne traduirait pas l’état d’esprit qui l’animait dès le début de la rencontre ! Il jouait pour gagner.
Ce qu’il n’avait pas en puissance il l’avait en finesse de jeu. C’était un excellent dribbleur, très difficile de lui subtiliser le ballon lorsqu’il l’avait aux pieds, ou lorsqu’il le dérobait à l’adversaire. C’était souvent le cas.
C’est ainsi que, bien souvent, le joueur qui tenait le poste d’arrière dans l’équipe « ennemie » profitant de l’avantage de la taille l’envoyait voltiger parfois brutalement.
Et son père, depuis la ligne de touche lui criait :
-C’est rien ! Lève-toi ! Allez ! Debout !
Jusqu’au jour où, le joueur adverse, faisant largement une tête de plus que lui, et espérant jouer de cette différence,exaspéré de se voir subtiliser chaque fois le ballon par MON fils, s’est mis à le provoquer et, pensant l'impressionner, ne plus jouer le ballon, mais carrément le joueur ! Ce n’était plus du sport et… ce qui devait arriver… arriva.
Bruno mit en application les conseils de son père.
D’un magistral coup de tête il … assomma le costaud qui lui faisait méchamment face.
Grand émoi sur le terrain ! Les dirigeants ont appelé le SAMU. Le match était terminé !
Bon ! Plus de peur que de mal pour le gamin, c’est le nez qui avait pris.
Il n’y eut pas de suite : dans le sport … ce sont des choses qui arrivent !
Enfin… heu…
Bruno était quand-même très inquiet devant l’agitation que son geste avait provoquée et même pour le garçon qu’il voyait allongé sur le sol.
Lorsque Robert a su que le gamin n’avait, en fait, pas grand-chose, il a rassuré son fils:
Ne t’inquiète pas, il n’a rien ! Il n’avait qu’à ne pas te chercher parce qu'il s'est cru plus fort!
Encore une fois, du Robert pur jus! Mais Bruno en fut tout rasséréné.
Peut-être même, réflexion faite …un peu fier !!
Logique … c’était un garçon… en attendant de devenir un homme !
Mais, pour arriver à cela, il y avait encore beaucoup d'eau à couler sous les ponts !