Malgré un week-end bien rempli avec un soleil magnifique mais un vent glacial, passé (pour Robert) à nettoyer et pratiquement finir la révision du bateau de Pascal (l'ouverture du carnassier approche), puis la visite de mes petits cœurs pour inspecter le jardin après le passage des cloches, malgré aussi un demi-après-midi à jouer à la maîtresse avec ces demoiselles qui avaient décidé d'être: l'une l'institutrice et l'autre la dame de service , les deux se plaignant auprès de moi de la mauvaise conduite de l'élève : Robert , qui pour la circonstance s'est retrouvé être mon enfant très désobéissant.....je souffle un peu et ...
Je ne trouve rien de plus à vous raconter!
Alors , je vais au plus simple et , hop! Un copié collé de la suite de mes souvenirs!
Que rien ni personne ne vous oblige à lire !!!!
Si vous passez votre chemin, je ne vous en voudrai pas! Promis !
Comme notre aîné allait sans problèmes vers ses trois ans j’ai pensé qu’il était temps de lui donner un petit frère ou une petite sœur.
Petite sœur, de préférence ! Ce serait bien d’avoir, comme l’on dit : le choix du roi ! Eric est donc entré à la maternelle. Mon petit écolier ! Déjà !
Une seule chose m’étonne encore lorsque je me rappelle les années de maternelle de notre aîné. Comme dans toutes les écoles la fin de l’année se terminait par une kermesse. Pour en informer les parents, les institutrices faisaient réaliser aux enfants des dessins parmi lesquels serait choisie l’affiche qui serait fixée sur la porte de l’école. Le dessin d’Eric avait été choisi !
Pour un coup d’essai c’était un coup de maître !
Je le voyais déjà dessinateur !
Les années suivantes m’ont prouvé que ce genre de talent n’était pas pour lui ! Mais alors, pas tout !
Ben ! Quoi ! Je me trompais juste de fils ! Le peintre et dessinateur vraiment doué, fut le suivant !
Nous n’avions pas de voiture. Robert trimballait sons fiston derrière sa mobylette.
Dès-que possible, nous avions acheté un nouveau fusil pour remplacer celui qu’il avait vendu pour nous aider lors de notre mariage. Ce fusil- là, un brownig de calibre seize a servi successivement à tous nos fils et petits-fils pour leur première année de chasse.
Et Robert avait recommencé à chasser. Il chassait sans chien. Il ne voulait pas que nous en prenions un tant que nous n’aurions pas de logement avec un jardin, à nous !
Eric adorait manipuler les oiseaux quand son père revenait et, déjà, lui apprenait leurs noms lui faisant remarquer la particularité de chaque espèce.
C’était un rituel. Chaque prise était observée, étudiée et commentée. Quelques plumes étaient conservées telles un trésor de guerre.
Il avait à peu près six ans lorsqu’il a commencé à chasser lui-même
Pas au fusil, bien sûr !! A la cage « attrappe » .Nous venions, à cette époque d’emménager dans notre première maison, et nous avions une épagneule à la belle robe rouennaise. Roxane !
Robert partait avec sa chienne tranquillement installée dans une caisse attachée sur le porte-bagages de la mobylette.
Et son fils, s’est mis à chasser… à sa façon !
Rôdant dans le pré et les bois alentours où simplement dans notre jardin, en dehors des heures d’école, avec sa cage qu’il plaçait à un endroit stratégique (à son avis) il restait des heures à attendre qu’un oiseau s’y laisse prendre.
Je devais alors éviter de sortir étendre le linge. Faire envoler un oiseau sur le point de se faire prendre au piège prenait des allures de catastrophe !
Il a très rapidement eu une volière remplie de tous les oiseaux de notre région et connaissait par cœur, leurs noms et leurs chants.
Je ne compte pas combien ont circulé jusque dans la maison.
Vers ses dix ans, il avait apprivoisé un canari qui se perchait sur les tringles des rideaux d’où il fondait pour se poser sur notre tête .Après, bien sûr avoir laissé quelques déjections sur la tringle !
Celui qui reste le plus dans le souvenir de tous, est Fifi. Fifi, c’était un petit verdier, au plumage entre jaune et vert. Trouvé alors qu’il n’était qu’un tout petit oisillon tombé du nid et nourri délicatement par Eric, il était devenu inséparable de son petit « père » nourricier !
Celui-ci se promenait à longueur de temps avec Fifi sur son épaule. L’oiseau avait l’habitude de picorer le chewin-gum qu’Eric coinçait entre ses dents.
Le directeur de l’école, responsable de la classe de Cm2, acceptait même, souvent, « le couple » dans sa classe ! C’était l’attraction.
Fifi, en prenait peut-être trop à son aise ! Se croyant tout permis, il ne se gênait pas pour venir narguer Roxane jusque sous son nez. Voire, lui picoter le dessus de la tête. Beaucoup trop audacieux, ce qui devait arriver arriva : La chienne le prenait parfois dans sa gueule et nous le ramenait tel un trophée. Sans aucun dommage pour l’oiseau sauf quelques plumes mouillées de bave !. Et puis, un jour, elle a un peu trop serré. Une petite grosseur est apparue au cou de Fifi et ………il en est mort !
Ce fut un vrai désespoir !
Puis il y eut un corbeau qui prenait sa douche sous le jet lorsque l’on arrosait le jardin, le coucou, plus difficile à nourrir et insatiable, etc….
Notre maison était pratiquement « le restau du cœur » pour tout oisillon tombé du nid !
Un jour, son père l’a vu prendre sa cage et dire :
- je vais voir mon copain !
- mais… quel copain ?
- ben ! Mon copain ! Dans le pré de B…..
Alors, évidemment, Robert est allé voir de quoi, et de qui il retournait.
En fait le copain de notre fils de onze (ou douze) ans était un monsieur de plus de soixante-dix ans qui chassait derrière chez nous (nous étions à la campagne) et il était alors encore possible de laisser les enfants vagabonder aux alentours de leur domicile.
C’était un chasseur (comme par hasard !) de « pentes » aux alouettes.
Robert le connaissait. Dans notre petite commune chacun connaissait un peu tout le monde.
-C’est ton drôle ? Avait-il dit à Robert ! Ne t’inquiète pas, il chasse avec moi !
Et Eric a continué d’aller retrouver son « copain ». Copain, qui, d’ailleurs était ravi d’avoir un petit compagnon.