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la vie continue ... toujours !
30 mars 2014

Les enfants, petits ou grands = pareils!!!!!!

Voici deux semaines, Mumu est partie en Guadeloupe voir Marine et Bastien. Durant toute cette semaine là, j'ai reçu, nombre de messages et photos! C'est Pascal qui a apprécié d'habiter si près de chez nous, pour la circonstance !

Lundi dernier, il est parti à son tour les rejoindre! C'est Jimmy qui devait le conduire à l'aéroport, très tôt le matin.A nos recommandations, la veille de son départ, Pascal nous a dit, un peu impatienté: mais, oui, je sais, ne vous inquiétez pas! Je suis grand!

Lundi matin donc, alors que je dormais du sommeil,(du juste), selon mon habitude, à 6heures 15 , le téléphone  sonne :

-Maman, excuse moi, mais, nous sommes partsi vite et je ne suis pas sûr de bien avoir rentrée "violette" avant de fermer la porte! Tu veux bien aller vérifier?

-Vérification faite, la petite chienne dormait bien dans sa panière. 

Je reviens chez moi, (quel avantage d'être à côté!) et me recouche.

- 6 heures 35, le téléphone re-sonne!

- Maman, j'ai fait une boulette, j'ai oublié ma carte d'identité! Tu peux aller voir sur mon bureau, ou sur la table, ou dans la poche de mon costume.......et me l'apporter!

- ..et me voilà habillée en catastrophe, par dessus ma chemise de nuit, j'enfile jupe et pull, tant pis! et je repars à côté! Complètement paniquée, bien sûr, je ne trouve pas la carte! Je fouille un peu partout....toujours pas de carte! 

Alors je le rappelle, et avant que j'ai le temps de placer un mot...

.....je sais, vous vous dites qu'il venait de la trouver dans son portefeuille!

....et bien non! Il venait juste de se rappeler qu'il avait oubliée dans l'imprimante lorsqu'il en avait fait une photocopie! Et Jimmy était sur le chemin du retour pour venir la chercher.

Ainsi fut fait! Le fiston, goguenard, lui a ramené à temps pour prendre l'avion! Heureusement qu'ils étaient partis très tôt, même très en avance!

Du coup, nous nous sommes retrouvés Robert et moi, éveillés  de bonne heure. Personnellement, je me serai bien rendormie, mais Robert était tout contrarié,J'aime mieux vous dire que les oreilles de Pascal ont du lui siffler, et pas à cause de l'altitude!

Je vous jure! Mais JE VOUS JURE!!!!!!!   ...........................................

Bon, il est bien arrivé à destination! Mumu nous a envoyé un sms de confirmation!

Depuis, ils sont tellement occupés que nous n'avons plus de messages ni photos,je crois que cette deuxième semaine est si  bien remplie qu'ils n'ont pas le temps de s'amuser sur l'ordi!

Pascal ne le savait pas, mais les jeunes avaient retenu un bâteau pour deux jours. Il me tarde d'avoir des détails!  

Si !  Je suis mauvaise langue! Mumu nous a quand-même avertis : pas le temps, les photos et les détails , se sera pour le retour.Trop de choses à faire et à voir!

Ils rentrent mardi matin, très tôt !Pascal a des RV professionnels dans la matinée!

 

 

 

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28 mars 2014

L'histoire des 3 voeux...

Je ne sais pas si vous connaissez l’histoire des trois vœux. C’est l’histoire d’un couple de braves vieux paysans très pauvres, qui se contentaient, chaque soir d’une assiette de haricots !

Un soir, que le couple se lamentait devant son assiette et la poele vide dans la cheminée, un petit génie qui passait par là les entendit et leur dit : vous êtes méritants, et je vais vous accorder trois vœux, mais attention seulement trois vœux !

Le couple était heureux , et surpris. La femme, plongée dans ses pensées et regardant la poêle dit : je voudrais bien des saucisses pour accompagner nos haricots ! Elle n’avait pas plutôt fini sa phrase que deux belles saucisses tombèrent dans la poêle ! Le mari, furieux, s’écriat, tu te rends compte, espèce de bavarde, tu viens de gaspiller le premier de nos vœux, je voudrai que ces saucisses te sautent au nez ! Sitôt dit, sitôt fait ! Les deux belles saucisses d’un seul élan, lui sautèrent au nez. La pauvre femme se mit à se lamenter et à supplier : je t’en supplie, laisse moi faire le dernier vœux ! Il eut beau lui  dire qu’en souhaitant la fortune, il lui ferait confectionner un sac en or pour dissimuler les saucisses, rien n’y fit ! Elle pleurait et se lamentait de plus belle ! Alors, son brave homme de mari, souhaita avec elle, que les saucisses se décrochent du nez de la paysanne. Et le couple, retrouva sa vie d’avant sans que rien ne change !

Pourquoi , me dirait vous, raconter ce petit conte. C’est tout simplement parce-que cette histoire lue dans mon enfance, est pour moi, liée au souvenir d’une journée particulière.

……………………… que je vais vous compter !

 Nous avions l’habitude d’aller en famille pêcher dans la gravière (d’ailleurs interdite à la pêche et la baignade, mais la municipalité, à l’époque laissait faire !)pas très loin de chez nous.

A chaque fois, Robert débroussaillait l’emplacement  où il pêchait avec Bruno pendant que les enfants pêchaient plus loin. Pascal, lui faisait le tour de la gravière à la recherche d’un coin lui semblant plus poissonneux, avec, bien sûr , Mumu qui le suivait comme son ombre !

Il avait repéré un coin qui lui plaisait, bien à l’abri d’un grand chêne (cet arbre d’ailleurs pourra être le sujet d’une autre journée agitée) Une bande de jeunes grimpait dans cet arbre et sautait dans l’eau  bruyamment. Il choisit donc un autre emplacement , bien dissimulé derrière des ajoncs aux piquants acérés.

Il faisait beau ! On était bien !  Soudain !.............Pascal poussa un cri. Bruno pensant qu’il avait fait une grosse prise lui criât ; tu as besoin de l’épuisette ? Pour toute réponse  un second cri, poussé par Mumu cette fois, agit comme un déclic sur Bruno qui se précipita , malgré les ajoncs qui barraient le passage .Et…………

Il débouche sur un Pascal, qui se tenait le nez,  d’où pendait une bout de ligne, crin et quelques plombs, l’hameçon étant planté à l’intérieur du nez ! (vous voyez pourquoi j’ai eu immédiatement l’idée des saucisses du conte).Il faut savoir , qu’à cette époque aussi, Pascal  nous inquiétait car il faisait des malaises vagal et tournait de l’œil sans préavis, d’où la réaction de Bruno lorsqu’il a compris le problème et a été pris d’un fou rire incoercible (de soulagement) devant le spectacle.

Une fois calmé Bruno a pris les choses en mains ! A sa façon ! Il s’est saisi de l’égorgeoir à poisson et a tenté de décrocher , à l’intérieur de la narine, l’hameçon auquel était toujours fixé l’asticot ! Impossible, c’était beaucoup trop douloureux, et pas très propre. Que faire ? Aller aux urgences, nous étions un dimanche ? Pas question, Pascal se sentant plutôt ridicule  refusait !

Finalement, il est parti chez lui, suivi de Mumu qui ne pipait  mot, et il se l’est sorti (arraché) tout seul, malgré ses larmes de douleurs (dixit Mumu !)

Dans la circonstance, je l’avoue, nous n’avons guère fait preuve de compassion, le comique de la situation nous a fait réagir en premier ! 

25 mars 2014

Re- écriture

Hier, Margot m'a envoyé un mail. Sa nouvelle a été discutée en cours et voici ce qu'elle me dit :

J'ai eu des avis assez différents, mais, en gros, mon histoire manque un peu de moments d'accroche.Beaucoup ont aussi trouvé la fin précipitée. Donc, je pense que j'ai mal exprimé le temps qui passe, parce-que  normalement, plusieurs mois s'écoulent entre son arrivée chez ses nouveaux parents et sa convertion. Je n'ai pas dû insister suffisamment sur cette notion.

Je pense donc que je vais me pencher sur ces éléments en priorité, et, si j'en ai le temps, je voudrais aussi creuser un petit peu plus certains personnages secondaires comme "A la menthe sans sucre" ou les parents.

Donc, je conclue qu'elle va la re-écrire! 

Ah ! Joubliais la fin de son mail , bien qu'elle soit pour moi seule, mais, allez, je suis brave fille je vous la  communique :

Voilà, Mamie et je t'envoie pleins de bisous d'amour!!!

Quand je vous dit que c'est ma "douce"!!!!!!!

22 mars 2014

Petite histoire.

Elle avait dix-neuf ans. Son fiancé était en Algérie. C'était la guerre là-bas. Difficilement , petit à petit, elle s'était constitué un petit trousseau pour que, lorsqu'il reviendrait, ils puissent se marier.

Elle avait un frère aîné. Le genre de ce que l'on appelait à l'époque un mauvais garçon. Fainéant et surtout joueur! Mais c'était son frère!

Lorsqu'il a dit qu'il allait se marier, avec une femme qui avait déjà une petite fille,la famille s'est réjouie : il allait peut-être s'assagir! Alors elle a partagé son petit trousseau pour le lui donner.

Puis, à son tour , elle s'est mariée. Seuls tous les deux avec juste deux témoins. Mais c'était le bonheur! Son  frère a eu un bébé,juste un mois avant  la naissance de son propre fils aîné et elle a partagé le trousseau de son bébé car sa belle soeur n'avait rien prévu pour le sien. Enfin, la sienne, car c'était une petite-fille.

Elle prenait très souvent chez elle sa nièce. Son frère ne s'était pas arrangé du tout.Un fils est né ensuite. 

Elle a eu trois fils, et au bout de huit ans, ils ont fait construire une maison.

C'est à cette époque que son frère est venu un soir sonner chez eux. Sa femme venait de décéder brutalement. Il était absent et il l'a trouvée morte en rentrant d'une partie de poker.Les enfants était présents pas particulièremet perturbés: le bébé dormait et les filles jouaient aux cartes.

Elle aimait bien sa belle-soeur.Elle était loin d'être parfaite mais son mari n'était pas quelqu'un qui pouvait arranger les choses. Elle avait des excuses.

Alors, elle a récupéré le petit garçon et la plus petite des filles. L'aînée a été accueillie chez un autre frère qui, pourtant, avait lui-même déjà six enfants.

Durant trois ans, son frère a continué à percevoir las allocations familiales. Qu'il jouait bien évidemment. Lorsque la petite a dû être opérée suite à une péritonite, il a fallu régulariser la situation. Celà revenait à dire que les enfants seraient reconnus à le charge de l'oncle et tante.Et, bien sûr , ainsi, l'oncle les couvrirait au niveau sécurité sociale.Et les allocations familialles leur seraient versées. Comme ce n'avait pas été fait avant l'opération ceux-ci ont dû en régler les frais eux-mêmes.

Lorsque son frère a été mis au courant, il a refusé et a récupéré les enfants. Elle n'a rien pû faire, ou il fallait aller devant le tribunal..C'est une situation qui aurait dû se régler dès le début.

Elle allait voir les enfants en cachette à l'école pour leur apporter cadeaux d'anniversaire et autres. La petite lui écrivait et la suppliait de la reprendre chez elle.

C'est à ce moment que des voisins ont informé le juge de la situation des enfants .Celui-ci a  demandé si son oncle et sa tante voulait bien en avoir la garde  sous le régime de la protection de l'enfance .Le petit garçon irait chez une gardienne près de chez eux car il avait besoin d'être suivi. Suspicion d'autisme ? Il viendrait chez son leur oncle et tante le wee-kend.

L'enfant avait 8 ans lorsqu'elle est revenue chez eux, et ils l'ont élevée comme leur propre fille et ses cousins l'on acceptée comme leur soeur.Elle était favorisée par le fait d'être une fille. Sa tante qui avait toujours souhaité avoir une fille lui a ouvert son coeur tout grand, et son oncle, habitué aux garçons avait tendance à être plus indulgent avec elle.

Ç'aurait pû être une vie tranquille, mais, ce n'a pas toujours été le cas. Cette enfant avait  hérité de beaucoup de traits de caractère de son père.Il n'est pas nécessaire de les énumérer , mais le plus marquant était un égoïsme féroce.

Lorsqu'elle a eu son CAP de vendeuse, elle avait 18 ans. Sa tante l'a aidée durant  6 mois pour  trouver un emploi , et............................... à la fin de son premier mois de travail, dès qu'elle a touché son premier salaire, elle est partie de chez eux! Un matin, alors qu'ils dormaient encore, elle est partie pour aller travailler et n'est pas revenue.

Vingt ans plus tard, elle leur a écrit ses remords  pour son comportemet de l'époque. Elle s'était mariée, avait eu trois enfants et était en instance de divorce. Elle voulait renouer des liens qu'elle-même se reprochait d'avoir brisés.Plus vraisemblablement elle était dans les ennuis et cherchait de l'aide.

Sa tante hésitait. Si ses fils ne lui avait pas fortement déconseillé, peut-être qu'elle aurait accepté. Mais ils lui ont rappelé tous les mensonges qu'elle avait raconté à son sujet, la faisant passer pour une marâtre. Même la belle-mère de Blanche-Neige était une gentille à côté d'elle! Elle en avait beaucoup souffert.

Alors.............après une communication téléphonique durant laquelle elle lui a souhaité bonne chance pour elle et ses enfants, ....elle a refusé de la revoir et surtout, de ne pas culpabiliser.

 

 

.  

19 mars 2014

Suite et fin !

 Je peux faire court concernant les examens de Robert. Simplement, nous sommes dans l'attente de la date d'une courte (2ou3jours) d'hospitalisation pour faire des examens plus poussés (style biopsie et autres). Un traitement qui ne change pas en attendant , sauf ajout de diurétique. Et c'est reparti pour attendre....attendre.....

                                                             

 Tout en attendant, voici la fin du devoir de Margot, que vous avez si gentiment commenté. Je vous en remercie.

Pour ma part, je verrai bien une suite à cette histoire , par exemple ..............  18 ou 20 ans plus tard, lorsque Lucy porterait un regard d'adulte sur le monde, ou bien qu'elle tomberait amoureuse, .......... d'un "résistant"?   ou pas ?

...............

     Le lendemain, de retour à l’école, Lucy, accompagnée de Léa, sa fidèle amie, vint voir son institutrice avant le commencement de la classe, et lui tendit le livre.

« Tu as déjà terminé ta lecture ? » la questionna Madame Loquacitas.

L’enfant fit signe que oui et fut immédiatement félicitée. Le fait qu’elle ait terminé aussi rapidement le livre démontrait selon la maîtresse qu’elle possédait de « réelles capacités de travail ».

« Et donc, poursuivit l’institutrice, tu comprends un petit peu mieux ce que veut faire le Gouvernement ? »

L’enfant hocha de nouveau sa petite tête. C’était la triste vérité, elle comprenait : le Gouvernement ne veut que le bien-être de la population, c’était évident. Papa biologique et Maman biologique s’étaient trompés. Ils n’auraient pas dû faire ce qu’ils ont fait. Elle espérait seulement qu’ils ne seraient pas punis trop sévèrement ; elle était persuadée qu’ils n’avaient jamais fait de mal à personne. Mais se revendiquer comme résistant est un délit. C’était comme ça.

Madame Loquacitas la félicita de plus belle, et lui donna le livre qu’elle lui avait prêté  pour la récompenser de son intelligence.

« Tout bon travail mérite salaire. » conclu l’institutrice. « Va t’asseoir maintenant, le cours va commencer. »

La poitrine bombée de fierté, Lucy retourna à sa chaise, tenant son livre droit devant elle : de la même manière qu’elle aurait porté un trophée.

 

     A la fin de la journée, à la sortie de l’école, la maîtresse s’était entretenue avec sa mère, pour lui raconter le comportement exemplaire dont elle avait fait preuve. Sa néo-maman, comblée d’entendre que sa fille adoptive suscitait tant d’éloges malgré ses origines, la félicita elle aussi pendant le trajet du retour.

Heureuse, se sentant enfin à sa place, Lucy participa encore à la préparation du repas, se fit de nouveau conduire à sa chambre, se faire embrasser avant de s’endormir. Elle acceptait finalement et pleinement les démonstrations de tendresse. Elle ne se retenait plus d’en être comblée.

Un matin, elle laissa même maman la coiffer. Et le lendemain. Et celui d’après. Et tous les autres jours suivants.

On l’emmena au parc, au cinéma, à la bibliothèque municipale. On l’inscrit à des cours de piano. On laissait libre court à ses préférences. Elle était heureuse. On s’occupait bien d’elle. On la bichonnait, on la câlinait. On l’aimait. Elle avait des parents attentionnés, des amies avec qui elle s’amusait. Tous ses besoins étaient satisfaits.

Elle avait de moins en moins besoin de Chichi. La poupée se retrouva un jour sur sa table de nuit, puis un autre sur une étagère, loin de son lit et des confidences. Puis au fond d’un placard, loin de tout regard. Sa meilleure amie de tissu silencieuse, le seul héritage tangible de ses parents, disparut peu à peu de son quotidien. 

 

Et un soir, un soir ordinaire, un soir où le couvert était mis, où les couteaux étaient placés à droite et les fourchettes à gauche et où un pichet d’eau fraiche trônait au centre de la table : on entendit. On l'entendit ! De manière presque imperceptible, presque comme un souffle, mais on l'entendit. Les premiers mots de Lucy. Presque inaudibles, presque inexistants, mais réels tout de même. Les premiers mots qui traversaient véritablement ses lèvres depuis des mois et qui marquaient la fin de son mutisme. Ses premiers vrais mots. C’était lors des remerciements. Des mots, presque comme un souffle :

« Gloire au Gouvernement ».

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19 mars 2014

Vivement demain !!!

 Demain, lever de bonne -heure . Le RV pour le scanner est à 9 heures, mais la clinique est un peu loin de chez nous. Nous allons devoir prendre les boulevards sur une longue distance, et, surtout , à l'heure difficile de l'embauche pour les travailleurs. 

Le scanner passé, direction l'hôpital pour le RV suivant avec le spécialiste. Toute une partie de la ville à traverser. Nous aurons le temps, le deuxième RV est à seulement midi.

Espérons que tout ira bien!

Allez!!!!  Voyons un peu la suite  de l'histoire de la petite Lucy, que vous avez la gentillesse de suivre. Je fais part de vos commentaires à Margot, je les lui envoie par mails parce-qu'elle ne lit pas mon blog, elle ne sait pas quel en est le nom.

     Une fois chez elle, elle raconta à Chichi le moindre détail de cette merveilleuse journée et c’est toute joyeuse qu’elle se leva le lendemain matin pour aller à l’école. Et chaque matin des semaines suivantes.

Elle appréciait de plus en plus le contact avec les autres enfants de son âge. Tous s’étaient habitués à son mutisme et l’appréciaient : il ne lui en fallait pas plus pour être heureuse. Du moins, à peu de choses près, puisque subsistaient encore en elle les valeurs résistantes que lui avaient inculqué ses vrais parents.

     Plus elle expérimentait la vraie vie, la vie à l’extérieur de la bulle anti-Gouvernementale de ses vrais parents, plus elle cherchait à percevoir les manifestations des mauvais faits des Vilains. Cependant, elle ne voyait autour d’elle aucune véritable forme d’oppression. Lucy remarqua simplement l’absence de termes, un peu comme un boycott de certains mots. Elle s’en était aperçu parce qu’ils étaient fréquemment utilisés dans son ancien chez-elle. Un jour, une fille de sa classe utilisa par mégarde le mot « démocratie » qu’elle avait lu sur un mur tagué. Madame Loquacitas s’était immédiatement figée.

S’en était suivi tout un cours portant sur l’histoire de l’avant Gouvernement. Visiblement, le reste de la classe connaissait déjà cette leçon mais l’institutrice ne semblait pas s’en soucier : elle expliquait les choses de la même façon qu’à l’ordinaire. Lucy entendit alors parler et d’évènements que ses vrais parents n’avaient jamais mentionnés auparavant. Jamais elle n’avait pu soupçonner le désordre et les inégalités de l’Ancienne République, ni les dizaines et les dizaines de morts causées par les manifestations résistantes contre le nouveau pouvoir en train de se mettre en place. Les intrigues, la violence, les coups bas ; jamais elle n’avait imaginé que les résistants aient pu faire de telles choses. Papa lui avait souvent dit que le gouvernement manipulait l’histoire ; mais elle doutait qu’il ait inventé de tels faits, de telles preuves. Les photos des morts, les écoutes téléphoniques, les attentats : dans l’esprit de la jeune fille, l’Etat ne pouvait pas avoir tout construit, il devait forcément y avoir quelque chose de vrai. Les Vilains du Gouvernement n’étaient qu’au fond que des hommes comme les autres ; et aucun homme ne peut inventer la réalité. Personne ne peut berner un pays tout entier.

L’enfant était choquée d’entendre cette version-là de l’histoire : et elle était effrayée par le simple fait de savoir qu’il y avait encore dans les rues quelques résistants cachés, tapis dans l’ombre, attendant quelques occasions d’agir. Des gens qui ont tué. Des gens dangereux. Mais ses parents étaient-ils dangereux ? Pourquoi la maîtresse tenait-elle un discours totalement différent de celui qu’on lui avait appris ?

Il est impossible d’entrer en contact avec les prisonniers papa disait qu’on ne les revoyait jamais. Elle n’aurait donc très certainement jamais la réponse à ses questions.

    Lucy fut pensive jusqu’à la récréation. Elle entendit à peine la sonnerie, et ne fut complètement tirée de ses réflexions que lorsque la maîtresse lui demanda de rester parler avec elle quelques instants.

« Ecoute Lucy, je sais que ce que j’ai dit dans ce cours a pu te déstabiliser, mais c’est l’histoire, et il faudra bien que tu t’instruises véritablement. Tes parents biologiques t’ont sans doute raconté beaucoup de choses qui n’étaient pas vraies. Si tu le souhaites, je peux te prêter un livre qui raconte la période qui concerne l’histoire du Gouvernement et de la résistance. Ça t’intéresse ? »

La petite hocha la tête, reconnaissante de l’attention que lui portait de nouveau son professeur. Elle prit le livre qu’on lui tendait et le rangea précieusement dans son sac.

  Le soir venu, après le repas, Lucy s’installa avec Chichi dans son lit et ouvrit le livre que lui avait prêté son institutrice. L’espace d’une seconde, elle se demanda si c’était vraiment une bonne idée de faire une telle lecture avant d’aller dormir. Mais la curiosité et le doute étaient bien trop grands. Elle commença par lire le titre du livre (Le Nouveau Gouvernement et la Résistance expliquée aux enfants de Eric Falsum), et par observer l’image qui illustrait la couverture : il s’agissait d’une peinture qu’ils avaient déjà étudié en classe et qui représentait allégoriquement la remise en ordre du monde par le Nouveau Gouvernement. Elle ouvrit le bouquin et se plongea immédiatement dans ce qu’il racontait. La première partie du livre expliquait les débuts de la montée en puissance du Gouvernement, et donc, par extension, les premiers pas de la résistance.

Plus l’enfant avançait dans sa lecture, plus elle se sentait terrifiée par les actes qui avaient été perpétrés par les résistants. Les résistants qu’on lui avait appris à respecter. Les descriptions de torture, de crimes, de déchainements… Autant de monstruosités qui faisaient froid dans le dos de l’enfant. Elle n’avait lu que quelques pages qu’elle se sentait déjà trahie par les mensonges, par les omissions qu’on avait pu lui faire subir depuis le début. Les affreuses illustrations qui se trouvaient à chaque page finissaient d’affirmer son épouvante.

Elle arrêta sa lecture, fatiguée de sa journée de travail et des découvertes qu’elle avait faites au cours de l’après-midi. Toutefois, la présence de Chichi et son épuisement n’allaient pas être suffisants pour qu’elle arrive à s’endormir. Elle avait besoin d’un vrai réconfort ; d’un réconfort physique et humain. Elle descendit donc les escaliers et alla rejoindre ses néo-parents, qui regardaient un film à la télévision. Ils l’observèrent, visiblement intrigués par la présence de la petite ; c’était la première fois qu’elle venait les voir après le diner. Se disant que de toute manière, son comportement était déjà inhabituel, Lucy poursuivit sur sa lancée et se fit une place entre les deux adultes, posa sa tête sur les genoux de néo-maman, et ses jambes sur celles de néo-papa. Les deux coussins vivants avaient suivi  le processus rien dire, comme ébahis par ce qu’il était en train de se produire sous leurs yeux. L’enfant serra sa poupée contre elle, espérant que ses parents adoptifs ne la renverraient pas dans sa chambre. Elle fût rassurée lorsqu’une main vint lui caresser la tête, et, se laissant bercer par les voix provenant de l’écran, elle sombra doucement dans un sommeil profond.

                                                                        

17 mars 2014

Le jardin s'éveille et ...... je m'endors !

Trop belle journée aujourd'hui, Nous nous sommes installés sur la terrasse, au soleil!  La haie du voisin grouille de moineaux qui piaillent à qui mieux mieux! Puis, la tondeuse a fait son petit tour au jardin et la garce a décapité toutes les pâquerettes!!!!  D'accord, le jardin est propre et net, mais je regrette ces fleurettes printanières!  Les rosiers ont des boutons, le lilas bourgeonne,  la clématite met des petites feuilles, tout pousse et s'éveille

Cet soleil m'a engourdie.... je vais me coucher de bonne heure !  Bonsoir !!! 

 Mais, avant.....une petite partie supplémentaire de la nouvelle de Margot.

Depuis la visite de sa future école, l'esprit de Lucy était en totale ébulliition.Le jour de la rentrée obsédait ses pensées: elle était tantôt anxieuse, tantôt impatiente de retrouver l'établissement cette fois rempli d'élèves. Elle avait peur de ces enfants robotisés (comme disait papa), peur de finir comme eux à leur contact.Et, paradoxalement elle se prenait parfois à espérer que Vrai papa et Vraie maman s'étaient trompés.Que les enfants de son âge étaient en réalité des enfants normaux et qu'elle pourrait même peut-être devenir amie avec l'un deux.

Elle n'avait jamais eu l'occasion de tisser de vrais liens d'amitié avec qui que ce soit.Elle entendait souvent Vraie maman et Vrai papa discuter de ses rapports sociaux Ils savaient qu'elle était seule mais ils avaient trop peur des fuites d'informations pour la laisser sortir jouer avec les autres.La sécurité de la famille dépendait du secret de leurs opinions résistantes.Ils avaient jugé qu'en raison de son jeune âge, Lucy serait incapable de ne pas révéler des éléments compromettants.C'est ce qu'ils lui avaient expliqué. De ce fait, elle n'avait jamais eu de véritable amis.L'entrée à l'école représentait son premier contact avec sa génération. L'impatience et l'anxiété formaient un drôle de mélange dans son estomac.

Vint très vite..trop vite.. le lundi de la rentrée.Néo maman et Néo papa l'avaient accompagnée tenant chacun une des mains de la petite fille.A la vue de la masse d'individus agglutinés devant le grand portail vert de l'école, Lucy sentit son corps se contracter, son pas se faire lourd et sa bouche devenir pâteuse.Elle regretta la présence de Chichi.Il y avait tout un tas multicolore de silhouettes de la même taille qu'elle qu'il allait lui falloir affronter seule. Mais pour le moment, elle se servait de ses néos- parents, encore présents à ses côtés, comme d'un bouclier pour éviter tout contact physique et visuel avec les autres élèves.Face à l'appréhension de la rencontre avec l'étranger, elle avait perdu tout désir de nouer des liens d'amitié avec des camarades. Elle dut cependant se résoudre à quitter son espace de sûreté quand ses tuteurs lachèrent ses mains pour la laisser entrer dans sa classe.

-"Tu verras, tout se passera très bien." Lui assura néo-papa.

-"On reviendra te chercher à 16 heures." promit néo-maman en embrassant pour la première fois Lucy sur le front.

Ce geste et ces phrases de réconfort firent leur petit effet sur l'enfant qui pensa que même s'ils étaient à la botte du Gouvernement, ses parents adoptifs étaient véritablement gentils. C'est de nouveau armée de courage qu'elle se retourna pour faire face à la classe et qu'elle alla s'assoir à une table. 

Ingénieuse, elle avait choisi sa place de manière stratégique : au fond, à côté de la fenêtre de manière à réduire au maximum toute proximité avec le reste de la classe.

L'institutrice, blonde et plutôt jolie selon les critères esthétiques de Lucy, se racla la gorge et réclama le silence.Les premières heures de cours se déroulèrent sans heurt : Madame Locacitas leur expliqua qu'elle attendait de la part de chaque élève un total respect envers les règles de l'école et envers le Gouvernement, et, qu'en retour de ce respect, elle mettrait tout en oeuvre pour que ses cours soient clairs et agréables. Lucy n'aimait pas vraiment la contrainte qui leur était imposée, mais elle s'y était préparée. De plus, elle appréciait le fait que ses relations avec son profeseur soient basées sur un principe d'échange, sur un accord mutuel.

Deux heures plus tard, la sonnerie annonçant la récréation retentit.Madame Locacitas communiqua aux enfants les dernières directives de rassemblement pour revenir en classe à la fin de la pause, et les laissa sortir.Lucy ne bougea pas de sa chaise, espérant que l'institutrice ne remarque pas que l'un de ses petits canards tentait d'échapper au groupe !Cependant , l'emplacement stratégique de la jeune fille ne l'empêcha pas d'être rapidement repérée. L'adulte s'approcha et s'assit à côté d'elle:

-"Tu ne veux pas aller dehors avec les autres?"

Elle n'eut pour réponse qu'un bref mouvement de tête.

-" Ecoute, le directeur m'a tenue au courant de la situation dans laquelle tu te trouvais il y a peu. Dis-moi, tu ne penses pas que te faire des copines pourrait t'aider à te sentir mieux ? Je suis sûre que bon nombre de tes camarades aimeraient faire ta connaissance et s'amuser avec toi. Allez, viens avec moi!"

Sans véritablement le savoir, l'institutrice venait de toucher un point sensible pour l'enfant. Lucy la suivit, peu habituée à discuter un ordre provenant d'une adulte aussi gentille.Elle prit son petit goûter et s'installa sur un banc de la cour de récréation pour le grignoter.Une gamine d'à peu-près son âge vint à sa rencontre:

-"Coucou! Tu t'appelles Lucy, c'est ça? Moi, c'est Léa. La maîtresse m'a demandé si je voulais bien devenir ta copine. Moi, je veux bien, tu as l'air gentille. La maîtresse m'a dit que tu ne parlais pas, tu sais, ce n'est pas grave, ça ne va pas nous empêcher de jouer toutes les deux......"

Le monologue de Léa dura jusqu'à la fin de la récréation; Lucy l'écoutait parler sans perdre une miette de ses paroles : la fille résistante trouva que sa nouvelle et première amie ne ressemblait aucunement à un robot qui aurait le cerveau qui dégouline comme du fromage fondu! Au contraire, elle semblait débordante de vie.C'est à le fois ravie et perplexe que Lucy retourna en classe en rangée de deux par deux. L'aspect ordonné du rang n'intrigua pas l'enfant : tout le monde avait bien soigneusement écouté les instructions de la maîtresse, tout le monde voulait faire au mieux. Qui ne le voudrait pas ?

La journée se déroula tranquillement alternant les périodes de cours et les pauses passées en compagnie de Léa qui ne se lassait jamais de parler pour deux. Même à table, après avoir fait les remerciements, sa nouvelle amie débitait un flot impressionnant de paroles la bouche pleine!

A seize heures et demie, Lucy retrouve en souriant néo-maman à l'entrée du grand portail vert, et lui tendit naturellement la main pour retourner à son lieu de résidence.

16 mars 2014

Une petite note d'abord, la suite....ensuite!

Une petite note avant la suite des aventures de "Lucy" !!

Je ne suis pas vaillante ???  Deux notes pour la même journée, alors , bonne lecture !

 

Hier, le temps était sombre. Le soleil n'arrivait pas à percer. Le ciel était bas! 

Aujourd'hui, le soleil est de retour, éclatant et chaud.

Ce midi, Marine, notre petite fille  "guadeloupéenne" nous a téléphoné pour prendre de nos nouvelles; Elle le fait très souvent. Elle nous a envoyé des photos qu'elle ne veut pas que je montre à sa mère, Mumu, parce-qu'elle veut lui faire la surprise de sa nouvelle coiffure.C'est pour être raccord avec la région!  Il faut savoir que demain midi, sa mère Mumu , donc notre voisine,  s'envole pour passer deux semaines en Guada (comme disent les jeunes!)

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Donc, huit jours, pour commencer mumu seule , puis lundi prochain Pascal part à son tour pour les huit jours suivants. Il ne peut pas s'absenter 15 jours de suite rapport à tous les dossiers qu'il a en cours pour son travail.Ils reviendront ensembles.

Mes fils n'ont jamais pris de vacances depuis environ 25 ans! Celà va leur faire un bien fou!

Ce serait bien si Bruno pouvait en prendre un peu. Mais ce n'est pas possible. D'ailleurs, hier il a dû appeler le médecin de garde car ses affreuses migraines sont revenues en force. Il a fallu le piquer. Heureusement il est tombé sur un jeune médecin bien au fait des problèmes de nerfs et autres liés au stress et surmenage. Il lui a donné un traitement et lui a dit de prendre chaque jour deux ou au moins une heure pour se détendre . Sinon, il n'en sortira pas! Ce n'est pas une bonne époque pour notre fiston! Pensant se détendre il a fait du jogging, mais il ne faut pas pour le moment, sa tension est trop basse. Espérons que ce traitement va lui faire de l'effet.

Comme durant la semaine son frère va manger chez nous, (on ne va pas le laisser manger tout seul chez lui, pendant que sa douce moitié se prélasse en Guadeloupe!) je vais harceler Bruno pour qu'il vienne manger avec nous, au moins le midi. Le soir, il ne voudra pas, il y a Margot qui rentre de la fac le soir.Elle est très attentionnée envers son père! Normal, c'est elle que j'appelle "ma douce" ! malgré un caractère bien trempé!

Je vous souhaite un bon dimanche ensoleillé.

.......................................................... voir note précédente!

 

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16 mars 2014

nouvelle....suite

     Donc, je continue sur ma lancée! Et celà ne me fatigue pas trop!  Voici une partie de la suite!

Merci pour vos appréciations.

 

                                                                           

              Quelques jours passèrent, de manière à peu près identique : Lucy ne rechignait plus à faire ses remerciements, persuadée d’abuser les Vilains du Gouvernement, mais elle s’appliquait toujours autant à ne pas communiquer avec toute personne autre que Chichi. Les néo-parents s’y étaient peu à peu accoutumés, certainement persuadés que ce mutisme était dû à son précédent environnement familial. Ils devaient penser qu’avec un peu de temps, elle finirait par avoir un comportement normal, ou plutôt, un comportement « Nouveau-Gouvernementalement normal ». Les jours s’écoulaient au rythme de la vie quotidienne, et un samedi, elle fut emmenée dans un établissement qui serait dès le lundi prochain, sa nouvelle école.

Sa première école serait un terme peut-être plus approprié, puisque jusque-là, son éducation était assurée par son vrai père, ancien professeur d’université.

Papa lui avait dit que les universités n’existaient plus, qu’elles avaient été supprimées par les Vilains, et qu’ils avaient mis quelque chose à la place : mais la petite n’avait pas retenu le nom exact des nouvelles infrastructures mises en place. Elle savait juste qu’il s’agissait « d’usines qui créent les robots du Gouvernement » comme disait papa.

      Vrai-Papa lui disait que si elle n’allait pas à l’école comme les autres, c’est justement parce qu’il ne voulait pas qu’elle devienne un robot: que lui, il allait lui apprendre des choses vraies, les choses qui font réfléchir, pas celles qui vous font dégouliner le cerveau comme du fromage fondu. La comparaison avait toujours réussi à faire rire la petite. Cependant, à ce moment-là, c’était plutôt la peur qui lui tenait les entrailles. La peur de devenir elle aussi un robot, au contact de ce lieu d’abrutissement. Et plus que tout, il y avait la peur de la découverte d’un autre lieu nouveau, inconnu, encore jamais exploré de manière physique. Elle avait déjà vu des images, elle avait déjà entendu parler des maîtres et des maîtresses, des camarades de classe, mais jamais, au grand jamais elle n’avait goûté à ce fruit de l’expérience. Et la terreur de l’inconnu total dans lequel elle allait désormais devoir vivre la tenaillait plus que tout autre chose.

     Sur le chemin la menant à la visite de l’école, Lucy était tellement terrassée, que malgré les distances qu’elle tentait de conserver avec son entourage adoptif, elle ne put se contenir de glisser sa petite main froide dans celle de néo-maman lorsqu’elles s’approchèrent de l’Endroit tant redouté. La petite fut surprise du réconfort que pouvait lui procurer la chaleur de sa tutrice. Elle se sentit un peu coupable de substituer sa Vraie-Mère, mais son sentiment de culpabilité disparut aussitôt qu’elle aperçut le gigantesque portail vert de l’école.  Elle tenta de ralentir le pas, et néo-maman, se rendit compte des inquiétudes du petit oisillon gris. Elle se pencha vers elle :

« Ne t’inquiète pas, je resterai avec toi, on est juste là pour te faire visiter, d’accord ? »

Un peu rassurée et reconnaissante, mais le visage toujours tétanisé par la peur, l’enfant hocha doucement la tête  et se remit à marcher. Son corps entier semblait lui dire que cet endroit était maudit et qu’il fallait le fuir. Malgré cela, elle suivit docilement néo-maman jusqu’au lieu-dit. Elles furent accueillies par un vieil homme bedonnant, avec une petite barbe brune. Il avait un visage bouffi que l’on pourrait croire naturellement souriant. L’appréhension de la jeune fille fut déstabilisée à la vue de cette sorte de gros nounours. Un gros nounours vieux et moche, certes, mais un nounours tout de même. Après leur avoir ouvert le portail, Mr. Ours s’accroupit pour être à la hauteur de l’enfant, et lui dit :

 « Bonjour Lucy ! Je m’appelle Jean Simplicitas, mais tu peux aussi m’appeler Mr le Directeur. On va te faire visiter, tu me suis ? »

Stupéfaite par la gentillesse de l’Ours, la petite agita machinalement la tête. Elle pensait que le responsable de l’établissement serait une sorte d’ogre aux dents pointues, et aux yeux mauvais. De même, tout ce qu’elle découvrit de l’école était différent de l’idée qu’elle s’était forgée au fur et à mesure des discours de son père. La cours de récréation était immense et ne ressemblait pas à un enclos à bétail, les couloirs étaient propres, les murs des classes étaient peints en couleurs chaudes, les bureaux semblaient neufs... La bibliothèque était remplie de livres et semblait inviter tous ceux qui s’y trouvaient à la lecture et au travail assidu. Et surtout, tout sentait bon : il n’y avait pas la moindre trace d’odeur métallique dans l’air.

 

La petite se laissa guider, et à la fin de sa visite, elle avait intérieurement conclu que si lieu de création de robots il y avait, il était vraiment très bien caché. Une petite voix dans sa tête - une voix qui ressemblait à celle de son père -  persistait et lui rappelait que tout cela n’était que le fruit du Nouveau Gouvernement, et que tout, absolument tout était travaillé pour le mettre en valeur : pour étouffer toute forme de protestation. Lucy tentait de bien garder cela en tête. Pourtant tout cela était si attirant pour une jeune fille à qui on avait transmis l’amour de l’étude. Cet endroit mimait tellement bien le lieu de transmission du savoir que la môme imagina malgré elle que tout dans le nouveau système scolaire n’était peut-être pas aussi mauvais que Papa le disait.                                                                                  

 

 

     

14 mars 2014

n°2

 Voici donc .................... la suite !  Merci pour vos commentaires !

Mon âme de Mamie , les boit comme du petit lait!

Que celà ne vous empêche pas d'être sincères si vous avez quelques critiques! 

 

 

Le premier repas.Le premier véritable tête à tête avec ces deux étrangers adoptifs.A dix-neuf- heures piles! Le couvert était déjà installé sur la table : couteau à droite et fourchette à gauche, et, au centre de la table un  pichet transparent rempli d'eau.Sa nouvelle mère arriva, le plat d'entrée dans les mains.Elle s'assit à côté de son mari et servi de la salade dans chaque assiette. Le tout semblait fait maison, ce qui donna l'eau à la bouche de Lucy. Au centre où elle avait été envoyée auparavant, la nourriture était loin d'être aussi appétissante. En fait, celà faisait une éternité en son horloge d'enfant qu'elle n'avait pas eu droit à un repas digne de ce nom. Aussi, dès-que la nourriture fut dans son assiette elle s'empara de sa fourchette et s'apprêta à piquer sa première victime verte.La loi du plus fort  pensa-t-elle, mais son geste fut presque immédiatement stoppé par son néo-père, qui, un sourire aux lèvres, lui dit : "Allons, jeune-fille, il ne faut pas oublier les remerciements au Gouvernement avant de manger". Les deux adultes, comme dans un mouvement unique, joignirent leurs deux mains et attendirent qu'elle en fit de même. Lucy posa sa fourchette. Un sourire de contentement apparut sur le visage des deux adoptants, visiblement satisfaits de la docilité de leur nouvelle fille.Ils déchantèrent très vite lorsqu'ils s'apperçurent  qu'elle ne comptait nullement faire ses remerciements. Ses vrais parents s'étaient chargés de lui expliquer que ce rituel était semblable à celui que faisaient autrefois les croyants avant de manger. Elle n'était pas dupe. Elle ne laisserait pas le Gouvernement penser qu'il peut prendre la place d'un dieu! Jamais elle ne lui accorderair une quelconque soumission. Papa serait fier d'elle s'il a voyait !

Sa néo-mère tenta de la convaincre en douceur : "tu sais que tu ne mangeras pas tant que tu n'auras pas joint tes mains ma chérie?'

La petite leva les yeux, effrayée. Elle avait déjà mal mangé, mais jamais durant sa courte vie, elle n'avait été privée de repas. Toute sa détermination en fut profondémént ébranlée. Sa terreur devait etre visible sur son visage, car la femme ajouta presque assitôt d'une voix rassurante :

"Tu n'es pas obligée de te force à apprécier le Gouvernement tout de suite, mais il est nécessaire que tu fasses au moins le geste, d'accord ? Ce sera très court, je te le promets." 

En proie à une agitation intérieure car partagée entre les valeurs qu'on lui avait apprises et son ventre qui commençait déjà à gronder. Lucy essaya de se calmer.Elle se dit que , de toutes façons elle ne pourrait pas conserver éternellement ses positions sur ce combat là.Tôt ou tard, la faim la rattraperait. Que pouvait-elle faire ? Elle n'avait que huit ans. Tant pis , se dit-elle, je ne ferai que jouer la comédie, je leur ferai croire que je suis d'accord, alors que c'est moi qui les mènerai en bateau ! Oui !

Ce serait sa stratégie. Toute fière du nouveau plan qu'elle venai d'élaborer, elle se hâta de le mettre en exécution. Dans sa précipitation, elle claqua presque ses mains en les assemblant. Surpris par cet entrain subit, les parents adoptifs mirent quelques secondes à réagir, et finirent par prononcer simultanément le fameux "Gloire au Gouvernement". La première bouchée du repas n'en fut que plus délicieuse, la petite futée se sentant résistante dans l"âme!

Oui! décidément papa serait bien fier d'elle !

Elle avait savouré chaque bouchée qu'elle avait pu dévorer, mais elle s'était bien garder de l'exprimer à ses hôtes.Elle essayait au maximum de garder un visage impassible lorsqu'elle n'était pas seule. L'absence de communication était la seule réelle démonstration physique d'opposition qu'elle pouvait manifester.

Le dessert englouti, elle eut le droit de retourner dans sa chambre. Chiffon l'attendait , toute sage et toujours assise sur l'oreiller rose.La petite se pencha sur elle et lui murmura  près  de l'oreille :

-"Quel dommage! Quel gachis que cette femme qui sait si bien cuisiner ai été assez stupide pour se laisser berner par les vilains du Gouvernement. Tu aurais adoré sa mousse au chocolat, Chichi!! "

Puis, elle fouilla les tiroirs de son bureau à la recherche de quelques feuilles de papiers  et d'un stylo.Quand elle eut trouvé ce qu'elle désirait elle se mit à rédiger, recopiant de mémoire certaines phrases, certains mots, certains noms que ses parents lui avaient appris et qu'aujourd'hui, il est presque interdit d'évoquer.Mais elle écrivait lentement, elle arrêta donc son entreprise de peur de se faire prendre en flagrant délit. Elle plia les deux petites feuilles de brouillon remplies de mots nuisibles et les cacha derrière le meuble de la bibliothèque encore à moitié vide.Sentant qu'elle avait suffisamment bravé l'interdit pour la journée, elle dessina des rosaces jusqu'à ce que son "néo-père" passe le bout du nez dans l'entrebâillement de la porte et lui demande d'aller se coucher.

Cependant , malgré son ventre plein et la présence de Chichi blottie contre elle, elle eut du mal à trouver un sommeil paisible.

 

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Après les enfants , viennent les petits enfants, et tout recommence pour le bonheur des grands_parents ! La vie continue et on vieillit un peu moins vite!!!
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