Revenons à nos moutons! J'en étais à Jimmy, passons à son frère Jordan !!
Nous revoilà en 2003
Jordan : mon meilleur invité surprise.
Râleur, boudeur, susceptible. Le truc avec lui : le prendre par les sentiments et vous découvrez alors un gamin, gentil, attachant, sensible et prévenant, plein de délicates attentions.
Il bénéficie d’un statut privilégié puisqu’il a toujours été choyé par son papy qui adore cependant le taquiner !
Passionné de pêche, il faudrait vivre au gré de sa passion qu’il pratique avec bonheur et succès dès son plus jeune âge !
En 2010 ....je me remémore ...
Par où commencer pour parler de Jordan ?
Si, lors du divorce de leurs parents, Jimmy était ouvertement malheureux de ne pas vivre continuellement avec son père, Jordan, lui, était trop petit. Il a donc subi la situation sans comprendre. Heureusement, il n’en a aucun souvenir. Il avait à peine plus d’un an.
Lorsque Pascal s’est installé chez Murielle et que Robert a bien voulu admettre que c’était une bonne chose pour les enfants, celle-ci a du faire preuve de beaucoup de patience et d’intelligence. Jordan était très sauvage et appréciait, de préférence la compagnie masculine. Elle a su l’apprivoiser facilement, bien que durant quelques temps, lorsque, le soir, la nouvelle petite famille s’installait devant le poste de télévision, Jordan se contentait de se coucher à ses pieds, tenant dans ses bras, un gros gorille en peluche que je lui avais offert pour un Noël. Il arrachait alors consciencieusement du jouet, des bouloches de fourrure qu’il éparpillait partout autour de lui. Au fil du temps, le gorille, pourtant de belle taille, c’est retrouvé complètement dépourvu de la moindre fourrure. A ces débris pelucheux qui s’accrochaient partout, on savait que Jordan était passé par là. Lorsque le gorille n’a plus eu un « poil » sur le corps, cela a été le tour d’une couverture toute douce et moelleuse qui a subi le même sort ! Une sorte de « doudou » rassurant à maltraiter ! Jordan semait ses « bouloches » comme le petit poucet semait ses petits cailloux !
Durant très longtemps, il ne voulait pas que l’on ferme la porte de sa chambre et le matin, on le retrouvait la plupart du temps, couché dans la chambre de son frère. Il avait besoin de sa présence pour se rassurer.
Heureusement, autant Marine que Jimmy assumaient de bon cœur leurs rôles d’ainés, responsables du plus petit, qui ne se gênait pas, bien sûr, pour en profiter, voire en abuser. A cette époque, généralement, les deux grands lui cédaient presque toujours.
Durant la préadolescence je n’ai pas vraiment souvenir qu’il se soit rendu coupable de bêtises particulières, pour la bonne raison, (et, entre nous, pour l’occasion, il était loin d’être bête !) qu’il les réservait pour la semaine où il était chez sa mère. Comme c’était toujours elle qui en avait la « garde » les résultats scolaires n’étaient pas fameux. Il avait pourtant, aux dires des professeurs, de vraies facilités s’il avait voulu s’en donner la peine.
Il souhaitait, bien entendu, suivre le même chemin que son frère et entrer en apprentissage. Il voulait être plombier.
Robert lui a trouvé un patron près de chez nous, ainsi, il viendrait manger avec nous tous les midis, ainsi que l’avait fait Jimmy, lors de son propre apprentissage.
Pascal a fait le nécessaire pour en avoir sa garde, et, bien sûr, être enfin libre de gérer ses enfants comme il le souhaitait.
Tous les jours, aux repas, Robert lui faisait subir un véritable interrogatoire sur ce qu’il avait fait au travail. Il ne faut pas oublier que c’était le métier de son grand-père, il ne pouvait pas raconter n’importe quoi !
Son patron se disait satisfait de son apprenti. C’est certain, nos petits-fils ont hérité de la vaillance de leur père et grand-père. De plus, ce sont des jeunes très respectueux envers leurs employeurs, famille et personnes plus âgées. Entre eux et entre jeunes, c’est un peu différent, beaucoup moins de retenue ! D’ailleurs, ils savaient que ce n’était pas la peine de se plaindre, ils ne seraient pas toujours écoutés. De plus, pas de chance, pour chacun, nous connaissions bien leur patron ! Pas de cachotteries possibles !
Un jour, durant la semaine où Jordan effectuait sa semaine au centre de formation pour la préparation de son CAP, alors que j’allais me mettre à table, celui-ci m’a téléphoné : Mamie, viens me chercher, je suis tombé dans les escaliers et je crois que je me suis cassé le nez.
Sitôt le téléphone raccroché, je me suis précipitée pensant me rendre au CFA, mais, sur la route un nouvel appel du blessé m’avertit qu’il se trouvait sur le parking du centre commercial voisin. Je ne comprenais pas trop pourquoi le centre de formation ne l’avait pas gardé à l’infirmerie.
Arrivée sur le parking en question, je trouvais mon petit –fils, le visage ensanglanté et me fournissant des explications plutôt confuses. Dans ces cas-là, je ne prends jamais de décision sans en informer son père. Celui-ci me dit de le conduire chez le médecin ainsi que j’en avais l’intention.
Le médecin avait un air dubitatif quant à la cause de ses blessures. Il conseilla une radio. Murielle que j’avais avertie (je n’étais que la grand-mère) nous a retrouvés au cabinet de radiologie.
J’étais inquiète, car tout le long du chemin, Jordan me tenait des discours décousus, me répétant en boucle les mêmes phrases et me fournissant des explications différentes à chaque fois.
Le nez était effectivement cassé, et, depuis, il a la cloison nasale déviée. La radiologue, une connaissance de Murielle, lui confirma, que, à son avis, il ne s’agissait pas d’une chute. Plutôt, d’un coup bien asséné ! Mais, il fallait surveiller Jordan qui ne semblait pas très clair dans sa relation des faits. Murielle et moi étions inquiètes, il nous semblait qu’il avait des moments d’amnésie.
Les heures passant, il a commencé à se rappeler les faits par petits bouts. Murielle a contacté le copain de Jordan qui a pu l’éclairer. Pour faire court, il s’agissait d’un coup de pied, qui, lors d’une bagarre avait cueilli Jordan en pleine face, le laissant KO, d’où la cause des moments d’amnésie. Il n’aurait pas dû accepter le défi d’un bagarreur plus aguerri que lui et qui ne lui a pas laissé le temps de voir venir le coup ! De plus, il n’en a même pas le souvenir. Juste son amour propre qui en a pris pour son grade !
En toute honnêteté, au début, autant Mumu que moi, nous nous sommes demandées s’il ne s’embrouillait pas dans ses explications, tout simplement pour ne pas dire la vérité sur son aventure. Ensuite seulement, en nous rendant compte qu’il n’en était rien, nous nous sommes inquiétées des suites possibles pour sa santé. Il n’y en a pas eu !
En faisant abstraction de cette aventure, son apprentissage s’est bien passé et il a obtenu son CAP.
Entre Jimmy et Jordan, adolescents, malgré leurs trois ans de différence, les relations étaient beaucoup plus animées. Lorsque Pascal entendait des bruits de disputes venant de la chambre de l’un des garçons et qu’il allait voir ce qui se passait, dès - qu’il ouvrait la porte, grondant : qu’est-ce qui se passe ? Les deux frères, redevenus silencieux, répondaient tranquillement : rien ! On discute ! Et le calme revenait pour un moment. Juste pour un moment, ou alors ils s’arrangeaient pour régler leurs comptes silencieusement !
Contrairement à Jimmy, plus âgé et qui sortant beaucoup, dépensait de ce fait, facilement son salaire, tout en assumant quand même ses dépenses personnelles, assurance permis de conduire, habillement, etc… Jordan, plus jeune, ne sortait pas encore. Il a donc pu économiser et s’offrir : écran plat, ordinateur, scooter, téléphone dernier cri etc…Son CAP en poche, Pascal n’a eu aucun mal à lui trouver du travail. Comme il n’avait pas encore l’âge de passer le permis de conduire, il a choisi d’acheter le bateau de son parrain, puis il a décidé de le revendre et d’en acheter un autre bien plus à son goût. Durant l’été, avec ses copains ou avec Jimmy (et ses copains) s’ils n’ont pas beaucoup pêché, ils se sont bien amusés. Ils jetaient l’ancre auprès de celui de leur père (quand ils étaient sages !) puis ils filaient plus loin quand ils avaient envie de chahuter, s’en éloignant prudemment. Le petit coin de paradis : la « conche » de Pascal et Mumu abrite ainsi, certains samedis ou dimanches d’été le bateau de Pascal, de Jordan et de Mario ! Ce n’est plus un petit coin désert. Les petites jumelles s’excitent sur les petits poissons que Pascal leur place dans une bassine.
Entre les poissons avec son oncle et les canards et animaux divers avec son papy (Eric) ces petites vont adorer les animaux !
Jimmy et Jordan ont passé leurs permis de chasser et Jordan celui de bateau. Actuellement, Jordan prépare celui de conduire.
Depuis toujours, Jordan comme son père est fin pêcheur. Très jeune, il réalisait déjà de bonnes prises et n’en était pas peu fier ! Il a très tôt su manœuvrer un bateau puisqu’il pilotait celui de son père.
Actuellement, en attendant qu’il ait son permis, son père le pose le matin au travail et je vais l’y chercher, en fin d’après-midi pour, soit, le ramener chez lui, soit le déposer chez un copain près de chez nous. Vivement qu’il obtienne le précieux sésame .En attendant, tous les soirs, en roulant, nous échangeons souvent nos observations sur pleins de sujets. Enfin, c’est surtout Jordan qui argumente, surtout si j’ai l’air de ne pas être de son avis. Il aime bien ergoter et je me laisse souvent embarquer dans des discussions sans fins !
Pour conclure sur mon petit-fils, je suis obligée si je veux être honnête, d’insister sur sa gentillesse. Il a un cœur d’or et j’espère que dans la vie, si la situation l’exige, il saura s’endurcir et repérer les profiteurs.
Aujourd'hui, Jordan a une copine. Ils sont trop mignons tous les deux! ....et si jeunes !
Depuis 4 mois il travaille comme "sableur" dans une société qui traite toute sortes de pièces métalliques qu'il faut décaper avane de les peindre. C'est très dur physiquement , mais il est très courageux ! Son employeur l'a convoqué pour lui proposer un CDI . Il a demandé 3 jours de réflexion et ensuite a demandé quelles étaient les possibilités d'évolution car il souhaite passer à la peinture au pistolet afin d'avoir un meilleur salaire. Le patron a dit : d'accord, on te paie une formation de 6 mois à partir de décembre et tu t'engages à travailler pour nous durant 3 ans . Jusqu'en décembre le salaire reste correct et ensuite il gagnera bien sa vie! Il a donc accepté le CDI . Il est heureux !
Quand il passe chez nous, et c'est souvent, c'est un vrai raz de marée ! Un vrai bonheur! Il est plein dejoie de vivre et très "vivant", en deux temps trois mouvements, il nous a raconté ses dernières nouvelles, visité le frigo, fait un tour à la salle de bain pour : soit prendre une douche, (bien que son père lui dise à chaque fois qu'il y a une douche à côté aussi !)soit se repeigner, fait un saut à côté pour voir son père et Mumu,et reraconter sa journée, puis, est reparti, puis est revenu en courant car il a oublié soit ses clés soit ses lunettes de soleil! Achaque fois il me laisse un peu de couture, je crois que pour lui, les boutons de chemise celà s'arrache tout simplement !A chaque fois, Robert lui reproche d'avoir sa voiture si saaaale ! Résultat, mainteant il la gare devant chez son père, à côté ! Ni vu ni connu ! L a pauvre voiture est minable !
Il est tellement, tellement gentil !C'est un bonheur !